La réglementation de la profession, la reconversion de la FNAI en organisation syndicale, ainsi que les préparatifs du congrès prévu le 5 mars à Alger, devaient être les thèmes sur lesquels s'articulera la journée régionale d'information, organisée par le bureau de wilaya de la fédération nationale des agences immobilières. Il n'en sera rien puisque le décret exécutif n° 09-18 du 20 janvier 2009 sur le journal officiel n°06 accaparera la quasi-totalité des interventions et préoccupations des agents immobiliers venus d'Alger, Batna, Sétif, Annaba, Mila, El Tarf, Guelma, Skikda et Constantine. Le président national de la FNAI, M. Djebbar, se montrera très pessimiste pour l'avenir de la profession d'agent immobilier. A ce props, il dira : « Si le décret est appliqué à la lettre, je serai le premier à me retrouver sans emploi ». Ce pessimisme fait suite à un article dans le décret cité plus haut qui stipule que l'agent immobilier doit se justifier par un niveau universitaire pour prétendre ouvrir une agence, et le courtier par un diplôme de technicien supérieur, au moins. Cet article qui fera effet de loi, rétroactif, « jettera à la rue des centaines d'agents immobiliers », soulignera M. Djebbar. La batterie de lois citées dans les 40 articles du décret trouvera aussi un écho défavorable auprès des participants, notamment la rémunération des agents immobiliers qui se situe entre 3 et 1% du prix du bien à vendre, et de un mois de loyer pour les locations. Sous la bannière de l'union générale des commerçants et artisans algériens, (UGCAA), la FNAI compte faire entendre sa voix auprès des ministères concernés. Pour cela, M. Barkat ajoutera : « Nos principales revendications n'ont pas été prises en compte par le gouvernement. C'est pourquoi nous allons entamer une seconde et même une troisième action dans le strict respect des lois de la République, mais avant cela, nous devons attendre la réponse du ministère du Commerce ». La question du niveau d'instruction de l'agent immobilier reviendra sans cesse dans les débats récurrents des membres de la FNAI à travers le territoire, ce qui avait poussé la cellule de réflexion au niveau de la fédération à proposer au ministère du Commerce des cycles de formation de trois ans, dans des instituts étatiques, au profit des agents immobiliers ne répondant pas au nouveau profil exigé par le décret signé par le premier ministre le 20 janvier dernier. Cette exigence qui, apparemment, n'a pas trouvé d'oreille attentive sera la pierre d'achoppement sur laquelle s'appuiera la FNAI. « L'exigence d'un niveau universitaire nous a surpris, mais nous allons faire de notre mieux pour que les agents actuels puissent garder leur boulot, d'où notre proposition de mettre à niveau les agents concernés, sinon… », dira Noureddine Barkat, le chef de bureau de wilaya de la FNAI. Des menaces à peine voilées, même si l'on répétera au sein de l'assistance, à satiété, que toute action ne se fera que « dans le strict respect des lois ». Il reste qu'au sein même du FNAI, les membres ne chantent pas sur le même air : en témoignent ces copies de réunions en notre possession où il est fait mention de dissidences au sein de la fédération, suspensions, séances non autorisées, magouilles et radiations à vie. Bref, pas de quoi pavoiser dans une fédération qui devrait nettoyer très sérieusement devant ses portes.