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Le FFS, le pouvoir et la démocratie
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2004

Il est heureux de constater, aujourd'hui, que, malgré les tentatives répétées et les quelques retournements plus ou moins réussis dans ses rangs, le FFS demeure fidèle à ses idéaux, à l'éthique politique et à l'honnêteté intellectuelle de ses acteurs.
Né d'un climat conflictuel qui a suivi l'indépendance de notre pays, climat de ce qu'on appelle «la crise de l'été 1962», le FFS s'est insurgé contre la manière, fasciste et antidémocratique, avec laquelle la Constituante de 1963 a été bafouée par le «groupe d'Oujda» qui, auparavant, avait accaparé, par la force militaire, le pouvoir de l'Etat naissant, et par là-même, toutes la souveraineté et la légitimité des citoyens et citoyennes. Contre cette manière, érigée en système de gouvernement, sous la couverture d'un parti unique, dit du FLN, s'organisent en oppositions politiques, dans la clandestinité, dès 1963, des partis dont le FFS, issus, eux également, du FLN originel, lequel constitue, d'ailleurs, la fibre patriotique de l'écrasante majorité du peuple algérien et des amoureux de la liberté, des droits de l'homme et de la justice sociale, à travers le monde entier.
Parler de l'historique du FFS est aussi instructif qu'émouvant, car ceux qui y croient sincèrement apprennent la culture démocratique ainsi que l'éducation et l'éthique politiques. C'est aussi évaluer l'impact positif de la contribution de ce parti à la consolidation et à l'enrichissement de l'héritage démocratique dans notre pays. C'est également mesurer l'ampleur des dégâts induits par l'entêtement du système dans sa politique, opaque, antidémocratique et sanglante de gestion autoritaire du destin des richesses, humaines et matérielles, de notre peuple.
Une telle gestion ne peut empêcher ni l'abus de pouvoir de la part de clans assurés de l'impunité, ni le trafic d'influence et le goût de l'enrichissement facile, ni les exactions des «mafias politico-financières» dont la dénonciation publique par le compatriote Boudiaf Mohamed lui a simplement coûté la vie en présence de son public timoré par la monstruosité d'un tel crime et par la peur. Bien au contraire, cette gestion favorise l'émergence des fléaux étrangers à notre société, ainsi que le renversement de l'échelle des valeurs universelles et leurs catastrophiques conséquences sur la santé mentale, intellectuelle et économique des individus. Ces pratiques mafieuses sont attribuées à différents secteurs, de la mafia de la justice à celle de l'école, et de la mafia du conteneur et du foncier en allant jusqu'à la mafia des catastrophes naturelles aux dépens des sinistrés mêmes. Cette cruauté est menée sous la houlette des partisans de l'éradication politique ou physique et des adeptes du «tout sécuritaire», lesquels profiteront ultérieurement du vent favorable soufflé par l'Administration des Etats-Unis d'Amérique engagée dans ce qu'elle appelle sa guerre antiterroriste et sa «mondialisation» ou plus exactement «la sauvagerie mondialisée», ou encore «l'ensauvagement», selon l'exclamation de maître Jacques Verges au CIP d'Alger.
C'est ainsi que l'opposition politique à ce système s'est trouvée, au début, acculée à la clandestinité, ses militants et sympathisants torturés ou assassinés, pour certains d'entre eux, et le patriote Hocine Aït Ahmed, emprisonné et condamné à mort puis évadé et gracié. Ne faisant pas cas de sa personne, ce patriote guide du FFS ne renie pas l'importance de sa mission au service de la prise en charge démocratique, libre et responsable par les citoyennes et citoyens, de leur destin dans leur patrie, dans l'unité et dans la paix. C'est ainsi que le FFS a conclu le 15 juin avec le parti dit du FLN un accord d'entente que le coup d'Etat du 19 juin 1965 étouffa dans l'œuf, tandis que le FLN allait prendre un nouvelle forme de couverture politique au service des décideurs militaires. De l'étranger où il s'est exilé, Hocine Aït-Ahmed garde des échanges étroits avec son parti et une relation permanente avec son pays dont il se constitue l'avocat international de la noble cause de son peuple en lutte pour les droits de l'homme, la liberté, la justice sociale, l'identité et la démocratie.
Dans ce but, il y signera un accord, en 1985, avec le premier président de la République destitué par le coup d'Etat du 19 juin 1965. Porte-flambeau de ces revendications fondamentales, le FFS sortira de la clandestinité qui aura duré 26 années, en obtenant son agrément, le 24 septembre 1989, à la faveur de la perte du monopole politique par le parti au pouvoir ; cette perte du monopole du parti, dit du FLN, étant la conséquence des événements qui ont abouti aux sanglantes manifestations de rue d'octobre 1988. Le FFS s'implique alors, malgré la scélératesse de certaines lois, dans les premières élections pluralistes, dans les législatives de décembre 1991, notamment, où il a obtenu 24 sièges. Mais, ce scrutin ne connaîtra pas de deuxième tour, car il sera interrompu par l'intervention de l'Armée nationale populaire sous le commandement du général Khaled Nezzar. Cette interruption violente, antidémocratique et anticonstitutionnelle est dénoncée par le FFS, comme porte ouverte à la violence tous azimuts pour justifier la politique du «tout sécuritaire» et la bipolarisation du conflit dont la solution globale et politique sera rejetée pour faire place à des accords entre les généraux de l'ANP et les révoltés islamistes armés. Pour quel résultat ? Des milliers d'assassinats entre Algériens, des déplacements et disparitions forcées, de la misère et de la souffrance continuelle.
Afin de rompre le cercle vicieux de cette bipolarisation et impliquer toutes les parties nationales dans le traitement de la cause profonde qu'est le non-respect, par le pouvoir, de la légitimité populaire et de la souveraineté du bulletin de vote du citoyen, le FFS a cosigné l'offre de paix et de vrai dialogue portée par les propositions de la plate-forme de Sant'Egidio, de janvier 1995. Mais, cette dernière fut, hélas, officiellement rejetée «globalement et dans le détail», préférant l'aventure de la spirale de la violence en violant les droits de la personne humaine et en dilapidant les richesses de la population algérienne.
Défenseur de la légitimité populaire et de la constituante, lesquelles représentent la première pierre angulaire dans la construction de la démocratie, le FFS tente l'expérience de la mandature des législatives de 1997, au nom de la sociale démocratie et de l'économie de marché sociale. Mais cette participation du FFS au sein du Parlement, peuplé en majorité de «béni oui-oui», imperméables aux thèses politiques de notre parti, a permis au système d'en faire une façade pseudo-démocratique, afin de tromper l'opinion publique, nationale ou internationale, sur sa véritable nature dictatoriale. C'est pourquoi, le FFS en boycottera la mandature suivante, préférant s'opposer de l'intérieur, à travers les élections locales, et de l'extérieur, par la dissidence nationale citoyenne pacifique, pour promouvoir l'alternative démocratique pacifique, transparente et crédible.
En 1999, devant les preuves irréfutables de fraude électorale, le candidat Hocine Aït Ahmed renonce à la course présidentielle ; il sera suivi par les cinq autres candidats, abandonnant le candidat des généraux de l'ANP ou du système, seul, face à cette formalité pour son élection préprogrammée. Ce retrait historique traduit le niveau du sens de l'éthique politique des uns et des autres, ainsi que le degré d'imprégnation de chacun par la culture démocratique authentique. Car, il ne s'agit donc que d'une nouvelle «alternance clanique», comme le confirmera le scrutin présidentiel suivant, que le FFS boycottera judicieusement.
Tandis que l'alternance démocratique au pouvoir constitue l'option stratégique fondamentale, elle exige l'ouverture lucide et vigilante du FFS sur la société civile. C'est ce qui a été réalisé en 2000 par le troisième congrès, qui a adopté dans ses statuts la logique d'ouverture, et c'est ce qui se réalise à travers l'action militante menée continuellement sur le terrain, auprès des citoyens et citoyennes, par les initiatives des militants et sympathisants sincères du parti. Pour la réalisation pacifique et transparente de cette alternance démocratique, le système du pouvoir sera amené, tôt ou tard, à se mettre autour de la table de négociations, non pas avec les factions armées, seulement, mais aussi avec les personnalités politiques représentant les sensibilités politiques de la société algérienne, sans exception. C'est là, la sortie de crise la plus raisonnable, la plus humaine, la plus honorable et la plus démocratique.


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