Des ordures que les collectivités locales ont du mal à traiter : collecte et élimination. Si le problème du ramassage des détritus trouve sa solution dans un surcroît d'équipements et de moyens humains, leur élimination reste problématique. «Les APC ont du mal à trouver un terrain pour l'implantation des décharges publiques contrôlées, une mission qui leur est pourtant dévolue», nous dit le directeur de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour lui, l'implantation d'un centre d'enfouissement technique (CET) reste la solution idoine pour «éviter que les décharges sauvages n'aient un impact négatif sur l'environnement et le cadre de vie de la population». «Les collectivités locales ont été sommées de nous soumettre leur démarche entreprise pour traiter les déchets ménagers, mais à ce jour, rien ne nous est parvenu», ajoute notre interlocuteur, qui souligne la nécessité du «regroupement des communes pour la mise en place des décharges intercommunales». Celles-ci doivent répondre à certains critères, comme l'éloignement des habitations et des cours d'eau, ce qui est le cas à Tirmitine, selon les précisions des responsables de l'environnement. «Il est vrai que nos communes manquent d'assiettes foncières, mais avec l'intercommunalité, l'écueil est dépassé», explique le responsable de l'environnement. Mais sur le plan pratique, ce procédé bute contre le refus des citoyens, qui ne veulent pas que leur commune abrite les CET. L'exemple le plus édifiant est le complexe de traitement des déchets ménagers regroupant les APC de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmitine. Selon la direction de l'environnement, ce projet datant de 2002 a été rejeté par des citoyens de Tirmitine qui refusaient de voir les déchets acheminés vers leur commune. Les travaux de viabilisation de l'assiette domaniale ont été stoppés en juin 2003 par les protestataires. Doté d'une enveloppe de 30 milliards de centimes, «ce projet consiste à mettre en place un centre doté d'équipements de collecte et de tri des déchets pour l'extraction des sous-produits susceptibles d'être recyclés dans l'industrie», nous explique-t-on. De son côté, la commune de Tirmitine ne manifeste pas un enthousiasme marqué pour ce projet. Interrogé, l'administrateur de cette collectivité nous répond que «le problème du CET ne se pose plus dans notre commune». Il nous invite à nous rapprocher du service technique de la wilaya pour nous éclairer à ce sujet. Le même problème s'est posé à l'administration de wilaya au sujet du projet d'implantation d'une décharge intercommunale pour Tigzirt, Mizrana et Ifflissène. Des citoyens de Tigzirt s'y sont encore opposés. Pour l'heure, en attendant que les contentieux soient aplanis, les décharges naissent dans chaque quartier et à toutes les intersections dans les localités les plus reculées de la région, donnant l'aspect d'un immense dépotoir à ciel ouvert..