Le Syndicat national des greffiers judiciaires (SNGJ) n'a pu trancher la question de surseoir ou non à la grève annoncée pour le 29 janvier et décidée en décembre dernier. L'assemblée générale extraordinaire à laquelle ont été conviés, jeudi dernier, à l'Ecole nationale des greffiers judiciaires de Dar El Beïda, les membres du conseil national de ce syndicat s'est achevée en queue de poisson. Après un brouhaha qui a duré près de quatre heures, aucun consensus n'a pu être dégagé entre les syndicalistes. L'option d'aller à la grève, défendue bec et ongles par certains membres du conseil se réclamant de la majorité, n'a pas été retenue par le bureau national du syndicat, qui estimait que le quorum du nombre de votants en faveur de cette action n'a pas été atteint. Le bureau national du SNGJ a ainsi décidé de tenir une autre assemblée générale dans les prochains jours, alors qu'il est accusé par certains syndicalistes de s'être rangé du côté de l'administration. Celle-ci a, à l'occasion, dépêché deux de ses représentants pour suggérer aux syndicalistes les solutions à apporter à ce litige. Parmi les points satisfaits par la tutelle, selon le conseiller du ministère de la Justice et de la Réforme pénitentiaire, M. Belaïd : la prime de suggestion, qui est de 30 à 35%, et la prime de la caisse, qui touchera plus de 2500 employés. Cette dernière, toujours selon M. Belaïd, varie entre 1000 et 2500 DA/mois et est mise en application depuis le 1er juillet 2004. Le représentant du ministère a évoqué également la prime de responsabilité qui est passée, depuis 2003, de 5% à 25%. Autre point réglé par le département de M. Belaïz, le ministre de la Justice, selon la même source : faire bénéficier tous les fonctionnaires de la justice (les magistrats, les fonctionnaires des administrations pénitentiaires et les greffiers) de quotas de logements de fonction. Cette option, selon lui, est déjà en application dans certains tribunaux et certaines cours du pays. Quant au statut particulier des greffiers, lequel statut les fera sortir de la Fonction publique, celui-ci, selon la même source, est en voie d'être finalisé avant d'être soumis en Conseil de gouvernement. Ces promesses ont été toutefois jugées « insuffisantes » par certains greffiers qui demandaient plutôt du « concret » et dans l'immédiat. A cela le représentant du ministère répond : « Patienter. » « C'est une erreur de donner un délai pour la satisfaction de toutes les doléances », a déclaré M. Belaïd à l'adresse des syndicalistes. Mais cela n'a pas pour autant changé la détermination de certains syndicalistes favorables à la grève. Cette situation a entraîné un bras de fer entre, d'une part, certains greffiers et leur bureau exécutif et, de l'autre, avec les membres de l'administration. Certains syndicalistes se sont même permis d'exprimer une forme de « chantage » à l'administration. Cela n'a pas été du goût du représentant du ministère, M. Belaïd, qui a menacé de recourir à la loi. Selon ce dernier, « à l'assemblée générale, il n'y a même pas la moitié du nombre total que compte le conseil national, qui est de 231 membres ». De ce fait M. Belaïd déclare « illégale » la grève si elle est maintenue. En somme, d'un conflit avec l'administration est née une crise parmi les syndicalistes des greffiers.