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Houria Ahcène Djaballah. Docteur d'état en psychologie
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2004

Le phénomène des femmes battues prend de l'ampleur en Algérie, comment expliquez-vous cette situation ?
Ce qui est sûr, c'est que ce phénomène est plus visible, et cela grâce au travail des associations de femmes qui l'ont dénoncé, et aux scientifiques qui ont permis d'en mesurer les graves retombées sur la santé individuelle et sociale. Et s'il prend de l'ampleur, c'est certainement que les causes qui y contribuent se sont exacerbées. D'abord, il y a des études qui ont démontré que la violence augmentait en période de crise économique et sociale. Ensuite, si de tout temps la femme a été le bouc émissaire de toutes les frustrations, il faut y ajouter l'assertion selon laquelle elle serait la cause du chômage. Enfin, nous rappellerons que la violence est le doyen d'expression de celui qui n'en a pas trouvé d'autres. Donc, ce qui aurait été étonnant, c'est que ce phénomène diminue.
Les maris ou des proches sont généralement mis en cause. Comment analysez-vous cette conduite violente à l'égard des épouses et des sœurs ?
L'homme, en butte à des difficultés quotidienne, se sent vulnérable et dévalorisé ; alors, plutôt que de chercher des solutions rationnelles à ses problèmes, il va laisser les émotions négatives le submerger, puis se déchargera de ces dernières sur plus faible que lui, selon sa représentation de l'échelle des valeurs et du pouvoir. Cette représentation est souvent très archaïque et n'est pas sans rappeler la manus (l'épouse étant la propriété du mari), la patria potestas (les enfants sont la propriété du père) ou la dominica potestas (les esclaves sont la propriété du maître) de l'Antiquité. La violence est l'expression d'un besoin d'exercer un pouvoir, et il n'y a pas de pouvoir plus grand que celui dont on jouit chez soi ; c'est chez soi que l'on peut laisser libre cours à ses instincts. Plus on est opprimé à l'extérieur, plus il y a de risque qu'on devienne un grand oppresseur chez soi. C'est pourquoi le domicile est le lieu d'agressions le plus fréquemment cité par les victimes. L'homme violent ne sait pas (ou ne peut pas) communiquer sa détresse, et il a besoin de combler la faille narcissique en affirmant sa valeur par la force ; l'autorité véritable n'a pas besoin du recours à la violence, la communication est bien plus efficace mais elle nécessite un long apprentissage et beaucoup plus d'efforts.
Les victimes portent rarement plainte contre leurs agresseurs. Pourquoi ?
Si la victime ne réagit pas à la première agression, il est peu probable qu'elle le fasse par la suite, s'il n'y a pas un accompagnement. Et si la femme ne réagit pas, c'est que la société invalide la responsabilité de son agresseur et l'accuse, elle, d'être la cause de ses souffrances. La crainte de l'opprobre est beaucoup plus forte que le désir de justice. Porter plainte, c'est déshonorer la famille, se déshonorer. Il est même arrivé que des femmes soient découragées de porter plainte au niveau même du poste de police où elles ont eu le courage de se présenter. Combien avouent ne pas pouvoir faire emprisonner le père de leurs enfants, leur frère, leur fils ou leur père, et pour des faits très graves ? Dès lors, il n'est pas étonnant de constater que l'auteur de l'agression, le plus souvent déclaré aux services de santé, d'accueil et d'écoute, est le mari, alors qu'au niveau des services de police et de justice, c'est le voisin. D'ailleurs, on ne porte pas facilement plainte contre son voisin non plus. Dans notre culture, l'on recommande de protéger le voisin. Le problème, c'est que ces protections fonctionnent à sens unique.


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