C'est un Zerhouni trébuchant, mais aussitôt maître de lui-même qui s'est présenté jeudi en fin de visite devant les représentants de la presse. Le ministre de l'Intérieur a tenu à rassurer la population locale concernant les rumeurs d'un transfert des habitants vers un nouveau site. « Si transfert il y aura, il dépendra des risques encourus par les habitants dont les domiciles se situent à proximité d'installations pétrolières à haut risque ». Et à propos d'une éventuelle indemnisation, M. Zerhouni, visiblement outré par ce qu'il a qualifié d'« une question anticipée », précisera avec sa fermeté habituelle : « L'étude se fera au cas par cas ; et là, les citoyens et particuliers qui sont en situation irrégulière ne peuvent y prétendre. » Affirmation lourde de sens, mais qui exclut d'office une majorité de concernés : simples citoyens, investisseurs et grosses légumes qui sous-louent des bases de vie ou habitations au prix fort sans titre de propriété. La décision prise par le gouvernement est d'intérêt national, ne manquera pas de souligner M. Zerhouni, et la population, « si elle mesurait les risques, elle serait la première à demander sa sécurisation voire sa délocalisation. » A El Watan, le ministre de l'Intérieur répond que la nouvelle ville de Hassi Messaoud n'est ni un déménagement ni une délocalisation, mais une zone d'expansion, un nouveau site avec de nouveaux projets et de nouvelles infrastructures visant à abriter plus d'habitants, de travailleurs. Alors qu'elle prévoit 15 000 logements et 80 000 habitants sur une superficie de 500 ha pour cette nouvelle ville, la commission gouvernementale ne prévoit aucune estimation financière ni délais de création, affirme M. Zerhouni qui précise toutefois que les mesures incitatives prévues par le gouvernement seront assez conséquentes pour permettre d'encourager les investissements et l'installation d'une population.