Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé que l'assassinat, jeudi dernier, du directeur général de la Sûreté nationale est une affaire personnelle entre la victime et l'assassin. Pour sa première sortie médiatique, cinq jours après l'assassinat de Ali Tounsi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, tente de mettre fin à la grande polémique déclenchée au lendemain de l'assassinat du directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), Ali Tounsi. Pour M.Zerhouni, il s'agit «d'un problème personnel» entre la victime et l'assassin, le colonel Choueib Oultache, chef de la division aérienne de la police. Interpellé sur les circonstances de l'assassinat, le ministre a tenu à préciser que «c'est un problème personnel. Je veux dire entre deux personnes», a-t-il dit hier en marge de l'ouverture des travaux de la session d'automne du Parlement. Avec une telle déclaration, le ministre sous-entend que l'assassinat du premier responsable de la Police nationale n'est pas lié aux différents scandales révélés ces derniers temps par la presse nationale et qui sont entre les mains de la justice. Nombreux étaient les observateurs qui sont allés donner diverses interprétations à cet assassinat. Poursuivant ses éclaircissements, le ministre a tenu à rectifier le tir en affirmant que le drame s'est produit sans la présence des autres hauts cadres de la police, comme cela a été rapporté par la presse nationale qui citait des sources sécuritaires. «Il n'y a pas de témoins», a insisté le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Interrogé sur l'état de santé de l'accusé, le colonel Choueib Oultache, M.Zerhouni a apporté un démenti à ce qui a été rapporté par la presse nationale annonçant la mort de l'accusé. «M.Oultache est aujourd'hui vivant et il est sous la responsabilité de la justice», a-t-il précisé. Et d'ajouter: «Il est en train de récupérer. Laissez-le récupérer et ensuite il sera entendu par la justice», a-t-il déclaré. Concernant le déroulement de l'enquête, M.Zerhouni a tenu à rassurer les journalistes présents hier au Sénat. «L'affaire est sous la responsabilité du ministère de la Justice, soyez rassurés, la communication se fera en toute transparence», a annoncé le ministre. S'agissant du successeur du défunt Ali Tounsi, M.Zerhouni a déclaré que «bien évidemment» que «nous allons proposer des noms à la Présidence qui va trancher la question». Pour l'instant, le ministre a déclaré qu'on a nommé un intérimaire jusqu'à la désignation officielle du successeur. Notons que c'est la première fois que le ministre s'est adressé directement à la presse nationale depuis l'assassinat de feu Tounsi, jeudi dernier. Dans un autre registre, l'occasion s'est offerte à la presse pour interroger le ministre sur les projets des nouveaux Codes communal et de wilaya. A ce propos, le ministre a précisé qu'ils feront l'objet d'un deuxième examen au niveau du gouvernement. «Les Codes communal et de wilaya sont encore à l'étude. On n'a pas fini l'examen au niveau du gouvernement. On travaille encore dessus. Dès qu'ils seront prêts ils passeront en Conseil des ministres et ensuite au Parlement.» Pour l'instant, il a fait savoir que les projets feront objet d'un «autre examen». Il s'agit d'apporter aux deux projets «d'autres retouches», a expliqué le ministre. Interrogé sur les prérogatives des élus dans la passation de marchés, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a souligné que «les deniers publics ne peuvent être distribués sans contrôle». «Pouvez-vous imaginer qu'on puisse disposer des deniers publics librement sans aucune procédure? Bien sûr que non.» Et d'ajouter: «Le Code des marchés publics est nécessaire. Il s'agit de le respecter. C'est une garantie du bon usage des deniers publics.» Concernant le contrôle des communes et des wilayas par les services de l'IGF, le ministre a précisé qu'«elles sont soumises aux règles dictées par la loi».