Dans le collimateur du tribunal se trouvent pour l'instant Denis Sassou Nguessou, président du Congo, Teodoro Obiang-Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale et le sulfureux Omar Bongo, président du Gabon. Paris. De notre bureau Ce dernier, selon le magazine l'Express, qui cite une enquête menée en 2007, possède 39 propriétés, dont plusieurs appartements spacieux (de 150 m2 à 284 m2) dans le 16e arrondissement, quartier chic de Paris. S'ajoutent à cela 13 garages à Aix-en-Provence (sud de la France) et une propriété près de la ville de Nice comprenant deux maisons, trois appartements et une piscine. Toutefois, le joyau de l'inventaire reste un hôtel particulier dans le 8e arrondissement de Paris (près du palais de l'Elysée) évalué à 19 millions d'euros (environ 20 milliards de dinars algériens). En ce qui concerne Sassou Nguessou, celui-ci possède 18 propriétés dont deux pied-à-terre parisiens. Le premier comporte 10 pièces, le second mesure 328 m2. Sans oublier la villa Suzette située dans une banlieue riche de Paris. Côté « fric », le président du Congo dispose de 112 comptes bancaires et d'un parc de voitures impressionnant. Un seul véhicule de luxe aurait coûté, à lui seul, la bagatelle de 172 321 euros (presque 2 milliards de dinars). Dans ce jeu de grandes fortunes, Teodore Obiang Nguema, président de la Guinée équatoriale fait figure de pauvre avec une propriété en France, un compte Barclay au nom de son fils et 8 véhicules d'une valeur de 4 213 618 euros (environ 4 milliards de dinars). Les membres des familles présidentielles profitent aussi de la manne financière, qui leur procure le pouvoir à vie. Ainsi, l'épouse du président gabonais s'est récemment offert une voiture de marque Maybach 57 bleu clair, d'une valeur de 326 752 euros (environ 3,5 milliards de dinars). Sa fille, Pascaline, s'est contentée d'un petit bijou, en l'occurrence une Mercedes classe E55 qui coûte pas moins de 75 558 euros (environ 8 millions de dinars). Mais comment toutes ces acquisitions sont devenues possibles ? Pour de nombreux Africains (Gabonais ou Congolais), tous ces biens ont été achetés grâce à l'argent public qui revient de droit aux peuples africains. C'est ce que pense également la branche française de l'association Transparency International, dont le responsable, Me William Bourdon, affirme avoir déjà reçu des menaces de deux personnes se présentant comme des émissaires du Gabon. Mais les temps commencent à changer. A Paris ou dans d'autres villes, des associations africaines commencent à déposer des plaintes auprès des tribunaux pour corruption et trafic d'influence, détournement de fonds... Personnes visées : les dignitaires du continent noir. Ces derniers, bien qu'ils soient protégés par l'immunité diplomatique, craignent tout de même pour leurs progénitures et leurs épouses qui risquent de se faire arrêter à tout moment. Qu'en est-il des biens mal acquis par certains dignitaires algériens, notamment au temps de l'Amicale des Algériens en France ? Si, pour l'instant, rien n'est encore révélé sur la place publique, il n'est pas exclu que des associations déposent une plainte contre telle ou telle personnalité ou groupe de personnes.