L'idée d'utiliser des biocarburants dans le transport n'est pas récente. Lors du choc pétrolier des années 1970, plusieurs pays avaient déjà envisagé le recours à cette filière mais, excepté au Brésil et aux Etats-Unis qui ont mis œuvre des politiques incitatives d'envergure (notamment par la détaxation), le manque de rentabilité des biocarburants a toujours constitué un obstacle majeur à leur développement. Il existe, en réalité, deux filières principales de biocarburants liquides utilisables dans le transport. La filière sucre consiste à produire de l'éthanol à partir de plantes sucrières (canne à sucre ou betterave), de blé ou de maïs. Ce « bioéthanol », qui peut être mélangé à l'essence en des proportions allant de 5 à 85% (des adaptations aux moteurs de voitures sont alors nécessaires), a connu un fort développement au Brésil et aux Etats-Unis. La seconde filière, dite oléagineuse, transforme une huile végétale, souvent de colza, en un ester méthylique d'huile végétale (EMHV), aussi appelé biodiesel. Un taux de 5% de biodiesel peut être mélangé au diesel classique, sans que des adaptations de moteurs soient nécessaires. Comme le secteur automobile, le secteur aéronautique doit s'adapter au nouveau contexte énergétique – pétrole durablement cher et changement climatique – et trouver des solutions pour voler plus propre et consommer moins. Outre le développement de nouvelles technologies moteurs visant à réduire la consommation des appareils, l'utilisation de carburants de substitution au pétrole est envisagée. Les biocarburants apparaissent les mieux adaptés au transport aérien. L'Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente 230 compagnies aériennes, a fixé un objectif d'introduction de 10% de biocarburants dans la consommation des flottes d'ici à 2017. Rappelons qu'Air New Zealand (en décembre 2008) ou Continental Airlines (début janvier) ont déjà réalisé des vols tests alimentés par l'agrocarburant de nouvelle génération : le jatropha.