Mis à l'écart des négociations et de la signature, le 4 août 2005, du contrat de cession de 66% des actions du groupe Asmidal au profit du groupe espagnol Villar Mir, les syndicalistes ont dû se faire une raison. Annaba. De notre bureau Ils avaient été quelque peu rassurés par le chapitre « employés » inclus dans chacun des trois contrats signés conjointement par le PDG du groupe Asmidal et son homologue espagnol. Dans ce chapitre, il est mentionné : « Jusqu'au dixième anniversaire de la date des présentes, Grupo Vilar Mir s'engage à ce que la société préserve le niveau général d'emploi existant à la date des présentes, sous réserve que la société ne sera pas tenue de recruter des remplaçants pour les employés décédés ou qui auront quitté leur emploi du fait de départ à la retraite, de démission ou de licenciement disciplinaire en conformité avec le droit algérien du travail. » Un peu plus d'une année après la cession de Fertial aux Espagnols, soit le 9 octobre 2006, les syndicalistes enregistrent leur première déception avec la non-reconduction dans leur poste d'une centaine de travailleurs bénéficiaires de contrats à durée déterminée (CDD). Le non-renouvellement des contrats se poursuivra au fil des années pour porter le nombre des « légalement » licenciés à 475. De 1300 travailleurs en poste au moment de la reprise de Fertial en 2005, l'effectif est passé à 860 en 2008. Le repreneur espagnol semble déterminé à effacer de l'entreprise toute trace de contractuels d'ici à 2010. Et les 119 travailleurs contractuels risquent de se retrouver au chômage malgré la dizaine d'années passées au service de la plus importante filiale du défunt groupe Asmidal, fleuron de l'industrie pétrochimique algérienne, qui a été cédé, dit-on, pour des considérations « politiques » au groupe ibérique Villar Mir. Ce dernier semble malheureusement faire fi des lois algériennes puisque les directions de la sécurité, de la maintenance, de la manutention et des ressources humaines ont été, il y a quelques jours, destinataires de courriers électroniques les instruisant de mettre fin aux contrats de 17, puis 17, puis 16 et 18 travailleurs, tel qu'arrêté dans l'accord collectif d'octobre 2007. Pourtant, dans un communiqué daté de novembre 2008, le conseil syndical de l'entreprise avait clairement signifié que « l'accord portant sur le processus d'indemnisation signé au mois d'octobre 2007 avec la direction Fertial a été officiellement dénoncé aux instances concernées (direction générale, inspection du travail et tutelles syndicales), et ce, pour le non-respect de l'esprit de l'accord sur différents points ». Face à cette situation de désarroi et en l'absence de réaction de leurs représentants à l'échelle nationale pour dénoncer le non-respect par leur employeur des clauses du pacte d'actionnaires, les 119 travailleurs contractuels menacent de recourir à une grève de la faim pour crier l'injustice dont ils sont victimes. Ce qui a incité le conseil syndical de la base à provoquer une réunion, dans l'après-midi de dimanche dernier, avec Harry Tchagga, le directeur de l'usine Fertial. En effet, selon M. S. Charfaoui, le secrétaire du syndicat Fertial, la discussion de deux heures avec ce responsable espagnol a été infructueuse. « Le directeur de l'usine a été catégorique : le planning des départs sera respecté. "Je ne fais qu'exécuter les directives de mes supérieurs", ne cessait-il de nous répéter », a souligné le représentant des travailleurs. « Pour tenter d'apaiser notre mécontentement, il nous a signifié que, pour le moment, ce planning de départs est mis en veilleuse jusqu'au mois de mai. Echéance électorale algérienne oblige », a-t-il ajouté. La seule préoccupation du groupe Villar Mir – du nom de son big boss Juan Miguel Villar Mir – en cette période est l'optimisation de la production d'ammoniac vu que son prix de vente a dépassé les 300 dollars pour un coût de revient ne dépassant pas les 90 dollars, avec un prix d'achat du gaz des plus bas au monde, générant une manne financière exceptionnelle.