Cette rencontre s'est déroulée en présence de Koïchiro Matsuura, directeur général de l'UNESCO, de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, de ministres, d'hommes de culture et d'artistes comme Sid Ali Kouiret, Saïd Hilmi ou encore Farida Saboundji, d'une forte représentation diplomatique et de députés. C'est dire l'importance de cet événement dédié à la préservation du patrimoine immatériel proprement dit. L'acception patrimoine immatériel pourrait être définie comme étant l'ensemble des manifestations culturelles, traditionnelles et populaires, à savoir les créations collectives communautaires fondées sur la tradition, transmises oralement ou à travers les gestes, modifiées ou altérées par la patente du temps. Les traditions orales, les us et les coutumes, les langues, la musique, la danse, les rituels, les festivités, la médecine empirique et autres pratiques homéopathiques traditionnelles, les arts culinaires, le savoir-faire dans tous les domaines matériels des cultures tels l'outil et l'habitat artisanaux. Un mode de vie caractéristique véhiculaire et séculaire entretenant la mémoire collective locale, nationale, voire universelle. Aussi, lors de son discours d'ouverture, Koïchiro Matsuura exhortera les pays riverains et du monde entier à suivre l'exemple de l'Algérie, premier pays ayant ratifié la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : «Nous saluons l'initiative de l'Algérie en apportant son entière adhésion à cette convention. L'Algérie s'offre ainsi une rencontre de choix à cet effet. En Afrique, le patrimoine culturel immatériel est plus important que celui matériel. La sauvegarde du patrimoine doit être nationale et par conséquent, à l'échelle internationale. Il faut mobiliser et consentir les efforts nationaux d'abord quant à l'importance primordiale du patrimoine immatériel. L'UNESCO a négligé le patrimoine immatériel par rapport à celui matériel. Il y va de la disparition d'une langue, d'une culture…» Abondant dans le même sens, Mme Khalida Toumi mettra l'emphase sur la préservation du patrimoine immatériel national : «La diversité culturelle constitue pour nous une exigence de la démocratie… L'enjeu immédiat de l'Algérie est de protéger, reconnaître et promouvoir le patrimoine immatériel, restaurer notre véritable image. La culture est un bien marchand comme les autres… Il s'agit de donner à la mondialisation un visage humain, sinon ce serait un tsunami dévastateur pour les pays du Sud… L'Algérie s'est donné les instruments légaux pour procéder à un inventaire exhaustif et effectif en s'inscrivant dans une démarche solidaire, commune et pluridisciplinaire…» A noter qu'une trentaine de pays (quorum) a déjà ratifié la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.