Les grands axes du plan national de communication visant à promouvoir les droits des enfants en Algérie ont été présentés hier par la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar. Une centaine de personnes dont des enfants, des experts, des psychologues et des représentants d'associations, ont participé a l'élaboration de ce plan initié en septembre 2008 et qui vise tout simplement à accompagner les évolutions en cours et à soutenir les familles afin de ne pas les laisser seules à veiller au mieux à l'intérêt de l'enfant. Pourquoi une telle initiative ? L'Algérie a reçu, en 2005, en remettant son rapport périodique sur la situation des enfants au Comité des droits de l'enfance de Genève, de sévères critiques. Elle a jusqu'à 2011 pour lever toutes les réserves afin d'inscrire l'enfant parmi les priorités du gouvernement, un indice fort des politiques publiques envers la société. Depuis, les concernés multiplient les efforts, mais beaucoup reste à faire puisque des milliers d'enfants vivent toujours dans des conditions lamentables et déplorables. Il faut dire qu'en matière de protection de l'enfance, l'Algérie piétine encore, notamment en ce qui concerne la levée de toutes les réserves et l'application des recommandations qui lui ont été prescrites en matière d'amélioration de la situation des enfants. Pourtant l'Algérie, rappelle-t-on, a ratifié en 1992 la convention relative aux droits de l'enfant. Mais 14 ans après, la situation demeure toujours la même. Certes, le cadre juridique existe et garantit une protection à l'enfant, mais les textes ne sont pas appliqués, déplorent les observateurs, qui soulignent que les droits de l'enfant ne se limitent pas seulement à la scolarisation. Ce dernier a besoin d'être pris en charge sur le plan psychologique et social. Hier, Mme Djaâfar a souligné que l'enfant doit bénéficier de toute la sollicitude de sa famille mais aussi de celle de la société, des pouvoirs publics à l'échelle nationale ou locale, de toutes les institutions en charge de l'enfance, des associations concernées et des entreprises produisant des biens et services qui lui sont destinés. Il s'agit, à travers ce travail, selon la ministre, de ne pas se substituer aux familles et aux détenteurs de la puissance paternelle mais de les « habiliter » et de les préparer à leur rôle. « Il ne s'agit pas d'imposer des choix ou des modèles de comportements mais d'éclairer, de donner des connaissances pour permettre à chacun de jouer pleinement son rôle et d'assumer ses responsabilités. Il y va de l'intérêt de l'enfant », a expliqué M. Chani chargé du dossier. Ce plan, souligne-t-il, s'adresse en premier lieu aux parents et aux personnes investies de la responsabilité parentale notamment les éducateurs, les membres des services de santé, de justice et des services de sécurité et aux enfants eux-mêmes. Il est destiné aussi plus particulièrement aux institutions en charge de l'enfance, aux établissements recevant les enfants, aux entreprises produisant des biens ou des services pour les enfants et aux associations. Ce plan prévoit des ouvrages généraux portant sur la législation nationale concernant l'enfant, un annuaire des institutions en charge de l'enfance ainsi que des guides thématiques. La bonne diffusion des droits de l'enfant permet, de l'avis de M. Chani, le recul du taux de mortalité à la naissance, le recul voire l'élimination de la non-scolarisation ou de la déscolarisation précoce.