Les villages d'Ighil Aouine et Takhrift qui déversent leurs eaux usées dans la nature sont un parfait exemple du grand retard qu'accuse cette région de plus de 37 000 habitants en la matière. L'inexistence d'égouts a contraint les habitants de ces hameaux à creuser des fosses septiques qui ne répondent à aucune norme. Résultats de cette situation : la pollution à grande échelle des terrains agricoles et cours d'eau traversant la région, comme c'est le cas pour celui d'Ighzar Ighoulas, relève un vieil homme de Barkouka.Les habitations qui se trouvent sur le chemin de wilaya 147 traversant le chef-lieu de la commune sont branchées à un vieux réseau d'assainissement, apprend-on de certains riverains. Devant la persistance de ce problème, les citoyens de Tizi Menous, l'un des 48 hameaux de Mâatkas, ont saisi le wali de Tizi Ouzou à travers une correspondance où les membres du comité de village attirent l'attention du premier magistrat de la wilaya sur les dangers qui pèsent sur la santé publique, notamment le spectre des maladies à transmission hydrique (MTH). A ce propos, le chef de daïra de Maâtkas a déclaré que le retard accusé dans la réalisation des conduites d'assainissement est dû à «l'insuffisance des crédits qui ne peuvent en aucun cas satisfaire la demande, le relief accidenté pour lequel est connue la région et l'opposition de certains citoyens au passage des canalisations dans leurs propriétés». Notons aussi que les eaux usées provoquent d'énormes dégâts sur les routes qui deviennent impraticables, peut-on constater à certains endroits. Ces dernières demeurent jusqu'à aujourd'hui à l'état de piste, déplore-t-on au niveau de l'APC. Concernant, en effet, le problème des routes, les élus de l'APC avancent le chiffre de 83,5 km linéaires de piste qui attendent d'être aménagés. Elles sont les seuls accès pour les villageois qui se plaignent de l'isolement. «C'est surtout durant la période hivernale que les villageois trouvent des difficultés pour rejoindre le chef-lieu de la commune», soulignent nos interlocuteurs. Et d'expliquer : «Les fréquents affaissements des sols bloquent souvent l'accès aux villageois dont certains habitent à plus de 15 km.» Cela ne fait qu'accentuer le sentiment d'abandon chez les habitants de ces villages perdus qui interpellent les pouvoirs publics sur l'urgence d'une prise en charge sérieuse de leurs doléances.«Nous n'avons jamais cessé de demander aux élus et aux responsables des différentes administrations de nous doter de moyens matériels et financiers pouvant nous assurer un minimum de bien-être social. Mais ce sont des promesses qui attendent d'être concrétisées», insistent des citoyens de Aït Aïssa Ouziane et Barkouka.