Tout compte fait, des différents règlements adoptés et mis en œuvre par les autorités, la gestion des déchets urbains demeure l'une des problématiques les plus cruciales, sinon du moins les plus posées par une population de plus en plus sensible à la donne environnementale. A Bouira comme par ailleurs, le cadre de vie du citoyen, est loin de conférer l'aisance requise. La malpropreté, les amas d'ordures ménagères et les décharges sauvages continuent à faire office de décor. La question se pose avec acuité, quand on sait que la gestion de ce volet requière bien le civisme du citoyen autant que les moyens techniques déployés. Une question lancinante, d'autant que la balle est souvent interjetée entre les différentes parties concernées par ce qui, d'emblée s'apparente à un drame écologique. L'intérêt accordé à l'entretien de l'environnement, notamment immédiat, avait -du moins depuis quelques années- évolué, mais le résultat semble attendre encore pour quelques temps. La vision globale s'étant pratiquement métamorphosée à telle enseigne où l'on a même tendance à faire de ce volet un cheval de bataille de certains responsables, désormais convaincus du bien-fondé de « la revendication verte ». Le développement local, accusant des failles parfois insurmontables, constitue ainsi le talon d'Achille de la nouvelle stratégie des pouvoirs publics. Ainsi donc, la gestion des ordures ménagères et la protection de l'environnement se pose avec autant d'acuité, et ce dans la mesure où, pratiquement, dans toutes les localités la défaillance prend les mêmes proportions. La collecte des déchets urbains constitue, pour les initiés, l'action principale sur laquelle repose la stratégie de lutte contre les effets de la pollution et de la dégradation du cadre de vie du citoyen. Celle-ci se trouve-malheureusement- en deçà du niveau requis. La prise de conscience -plus ou moins collective- à propos des questions environnementales, ne manque pas de contribuer dans l'accélération du processus de prise en compte de la donne écologique, par les pouvoirs publics d'abord et ensuite par le citoyen lambda. Le débat enclenché, souvent par presse interposée, n'a –par ailleurs– pas manqué de susciter de la réprobation à tous les niveaux. A qui donc incombe la responsabilité du désastre écologique qui menace nos villes ? La question requiert autant de pertinence, surtout que la balle se trouve, malheureusement, interjetée entre les différents organismes chargés du secteur. Ni les services des APC initialement chargés de la collecte, et ni encore moins ceux de la direction de l'environnement de la wilaya, ne se sentent totalement responsables de la dégradation patente qui menace l'environnement. Manifestement, le manque de moyens humains et matériels adéquats semblent bien, de premier abord, justifier une partie du manque constaté en la matière ; mais les faits sont là pour démontrer un laxisme certain dans une gestion donnée inexorablement pour anachronique. La multitude des décharges sauvages et autres dépotoirs à ciel ouvert continue à empoisonner le quotidien du citoyen. Un fait accompli qui n'en trouve aucune justification. En effet, les statistiques établies par le passé par les services de la wilaya de Bouira, illustrent bien l'ampleur du désastre. Cette wilaya, avec ses 45 municipalités, produit une quantité de déchets ménagers estimée à pas moins de 406 t/j. Une quantité déjà énorme à laquelle s'ajoutent les autres catégories de déchets non biodégradables générés par les activités industrielles, commerciales et de construction. Le même constat de l'absence de contrôle s'applique, bien sûr, tout autant aux décharges sauvages qu'à celles qui sont érigées en tant que telles. Pour ces dernières, appelées communément décharges communales, le constat demeure pour la plupart déplorable. Ces endroits demeurent pour ainsi dire, à l'état rudimentaire, sans aucun contrôle et loin du respect des normes techniques en la matière. La surveillance des entrées d'ordures, foncièrement exigée, ne fait pas pour autant office de règle au niveau de ces endroits qui deviennent, par la force des choses, de véritables lieux de prédilection des différentes espèces animales qui y élisent domicile. Un autre danger qui guette les populations environnantes. Sur ce registre, les spécialistes en épidémiologie ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Autant dire que c'est là un dérivé néfaste de la mauvaise gestion des déchets ménagers.