La mise à niveau de la ville de Constantine en matière de gestion des déchets solides d'hygiène publique et d'espaces verts, constitue l'une des priorités "absolues" des autorités locales parallèlement au lancement de grands projets de modernisation, a indiqué le directeur de l'assainissement et de l'environnement (DAE) de la commune. A la lumière de l'approche méthodologique adoptée par les autorités de la wilaya dans ce domaine, a souligné Mourad Labani, il ressort que "la maîtrise des questions liées à la gestion environnementale par la municipalité de cette importante métropole régionale revêt une importance décisive". Car, elle constitue "le préalable à toute volonté de mise en œuvre de projections ambitieuses visant l'amélioration du cadre de vie des habitants et le développement des activités de commerce et de services dans des conditions répondant aux normes universelles", a-t-il dit. Il s'agit aussi, selon lui, "d'assurer les conditions effectives d'une reprise réelle du tourisme pour en faire une véritable industrie, de justifier et de conduire de façon efficiente les grands projets d'urbanisme lancés par l'Etat, et de rendre à Constantine d'aujourd'hui l'éclat qui correspond à son passé millénaire". Pour le même responsable, en charge de cette direction depuis 2001, "la mission aussi délicate que problématique à laquelle la DEA de l'APC de Constantine devait faire face consistait à relever le défi de rendre au Vieux Rocher sa propreté et sa beauté, progressivement perdues au fil des décennies, dans un double et contradictoire mouvement de développement urbain accéléré et de dégradation continue qui ont affecté la qualité de la vie, le patrimoine matériel et l'environnement". M. Labani a estimé, dans le même ordre d'idées, que "les progrès réalisés en matière de gestion municipale, aussi incomplets soient-ils, n'ont été possibles que grâce à la conjugaison des efforts et la coordination intersectorielle". Mais il fallait surtout, selon lui, "partir d'un diagnostic exact de la situation", et "réintroduire des principes de rationalité élémentaire dans la gestion des moyens humains et matériels disponibles". Dans le souci de matérialiser et de mettre en exergue les avancées importantes acquises par la ville de Constantine durant la dernière période, en matière d'hygiène, de propreté et de qualité de l'environnement, et pour assurer la poursuite de progrès constants, la DAE de l'APC a élaboré une série de documents, notamment des bilans et des rapports, axés beaucoup plus sur l'illustration iconographique et photographique que sur les données discursives et chiffrées. Il s'agissait, a expliqué M. Labani, de "rendre lisible une réalité nouvelle en phase de réémergence, que les visiteurs peuvent vérifier de visu en constatant les améliorations manifestes introduites dans plusieurs quartiers et cités de la ville, dans les espaces verts et les espaces d'accompagnement". Le directeur de l'assainissement de l'APC de Constantine a rappelé qu'au début des années 1980, "le délestage par la Commune de Constantine des missions de gestion municipale à plusieurs entreprises publiques locales, a marqué une rupture qui a privé la ville moderne d'une tradition urbaine qu'il y a lieu de se réapproprier dans des conditions plus complexes et des dimensions spatiales et démographiques aujourd'hui démultipliées". En 1960-1970, lorsque Constantine était cinq fois moins peuplée (sa population est estimée actuellement à 540.000 habitants), les services de la commune employaient 150 jardiniers attitrés qui entretenaient les espaces verts et géraient même une pépinière d'horticulture, sur la berge gauche du Rhumel, au niveau de la passerelle Mellah. Aujourd'hui, le personnel communal affecté aux espaces verts se limite, a précisé M. Labani, à 80 personnes, et cela suffit, selon lui, pour comprendre l'une des raisons principales à l'origine des dégradations accumulées qui affectent négativement l'aspect des jardins publics et des espaces verts. Sur ces 80 travailleurs communaux, une dizaine seulement sont des spécialistes formés dans le domaine, les autres étant des agents communaux de nettoyage (ACN), affectés dans des ''postes aménagés'' pour raison de santé, ou alors des ouvriers professionnels sans formation.Désormais, le personnel de la commune s'occupe exclusivement de la gestion des espaces verts intra muros, tandis que l'entretien des espaces d'accompagnement des voiries, cédés à la commune par les secteurs des travaux publics, de l'urbanisme ou des forêts, fait l'objet de concessions accordées à 9 entreprises et micro-entreprises, dont certaines ont été créées dans le cadre du programme "Blanche Algérie" ou par les dispositifs d'emploi des jeunes, tels que l'ANSEJ, rappelle-t-on. Dans les secteurs directement gérés par la commune, la direction de l'assainissement de l'APC emploie environ 700 collecteurs et 300 balayeurs, a encore révélé M. Labani, soulignant que la mise à niveau, en matière de gestion des déchets solides, s'est accompagnée d'une amélioration substantielle du parc roulant et des moyens matériels "qui gagneraient pourtant à être renforcés". Le même responsable a considéré, pour conclure, que la mise à niveau de la gestion environnementale dans la métropole constantinoise, "ne peut être consolidée sans une participation plus présente des citoyens et des associations, en même temps qu'un renforcement de la législation et de la réglementation relatives à l'environnement, à l'hygiène, à l'urbanisme et à l'habitat, tenant compte de la rationalité économique des comportements, ainsi que sur l'adéquation des coûts de gestion de l'environnement et leur rentabilité sociale". R.T