C'est un sujet tabou hélas, pourtant l'information demeure la meilleure initiative pour sensibiliser l'opinion. L'objectif consiste à attirer l'attention du citoyen, une fois de plus, sur les dangers inhérents au polychlorobiphényle, en abréviation PCB. Bien que la première synthèse du PCB remonte à 1881, ce n'est qu'en 1929 que la production industrielle s'était dotée de cette nouvelle technologie pour augmenter les capacités de l'énergie électrique, et tirer par conséquent les avantages et fructifier les profits. En dépit de quelques publications dans les revues durant des années, mettant en exergue des effets toxiques du PCB, il aura fallu attendre le sérieux incident d'intoxication de 1000 Japonais en 1968, pour que l'alerte arrive à atteindre les consciences. Les conclusions des enquêteurs avaient révélé que l'huile « consommée » par ces victimes japonaises avait été contaminée par une fuite de PCB survenue à partir d'un poste transformateur Askarel qui était installé dans une usine de traitement de produits alimentaires. Les victimes présentaient divers problèmes graves de santé. Le PCB a été commercialisé en Algérie sous différentes appellations : pyralène, clophène, apirolio, aroclor, kanéclor, abestol, cloroxrol, diaclor, dykanol, elemex, evcarel, etc. Au niveau de wilaya de Tipaza, 15 transformateurs Askarel recensés par les autorités compétentes étaient en activité au 31 décembre 2004. S'agissant de propriétés privées, il nous a été formellement interdit de communiquer les emplacements exacts de ces équipements hautement dangereux. Les autorités de la wilaya en sont informées. Sonelgaz dégage toute sa responsabilité. Elle est demeuré conforme, en se référant sagement aux textes de lois, d'ailleurs elle ne se l'approvisionne plus en transformateurs au PCB depuis 1978. Néanmoins, nous préférons communiquer les noms des 7 communes dans lesquelles existent ces dangereux transformateurs : Cherchell (4), Tipaza (3), Attatba (3), Bou Ismaïl (2), Koléa (1), Hadjout (1), Ahmer Al Aïn (1). En matière de textes officiels, nous citerons la loi n°83-03 du 5 février 1983, relative à la protection de l'environnement, qui réglemente l'utilisation des transformateurs au PCB ; la circulaire interministérielle n°121 CAB du 4 décembre 1985, stipulant l'interdiction de mettre en service un transformateur Askarel, mais qui ne précise pas son retrait de l'ensemble des sites. Il s'agit des prescriptions des règles de sécurité applicables aux appareils en fonctionnement, à la manipulation et au stockage des Askarels et leurs déchets ; et le décret n°87-182 du 18 août 1987, qui codifie les conditions d'exploitation et d'utilisation des huiles à base de polychlorobiphényle (PCB). Selon un technicien, à froid, ce liquide visqueux, plus lourd que l'eau, est cancérigène. En cas d'incinération ou d'incendie de cette huile, la fumée qui se dégage sera encore plus nocive. A une température de 200°C, cette huile développe du gaz chlorhydrique. A 300°C, cela engendrera des dioxines, poison extrêmement violent. Les risques sont multiples, mortels à la limite en cas d'ignorance et d'absence de prise en charge médicale pour l'être humain, pollution dévastatrice et excessivement dangereuse pour l'environnement naturel (contamination des espaces). Ce liquide qui se déverse des transformateurs Askarel n'est pas biodégradable. Beaucoup d'interrogations hantent les esprits de nombreux citoyens de la wilaya de Tipaza sur la manipulation et les conditions de stockage de ces transformateurs qui fonctionnent encore au PCB ; mais également ceux qui ont été « mis » à la retraite. Où sont-ils répertoriés ? Il y a un problème de communication entre toutes les parties impliquées dans la gestion de ces très dangereux équipements, en l'occurrence les propriétaires et utilisateurs à la fois, l'administration de la wilaya, la Protection civile, l'environnement, Sonelgaz. Personne n'est à l'abri d'une catastrophe, seule une action efficace et concrète permettra de trouver une solution adéquate pour faire face éventuellement à toute mauvaise surprise.