Alors que les touristes étrangers et nationaux ont repris le chemin du Sud algérien, les autorités britanniques, dans leur dernier travel advice document rendu public au mois de janvier dernier, estiment que «les kidnappings d'un nombre de groupes de touristes dans le désert et les régions montagneuses du Sud-Est algérien en l'an 2003 reflètent les dangers pour les voyageurs dans ces régions». «Il existe une menace terroriste continue en Algérie,» note à ce sujet le document. Et au Foreign Office d'ajouter, comme si vraiment on était encore en 1995, que «l'Algérie fait face à un sérieux problème de sécurité de la part de la rébellion islamiste. Les voyageurs par route dans le nord de l'Algérie courent le risque d'être attaqués par des groupes terroristes». Bien qu'aucun étranger n'ait été la cible des groupes terroristes au cours des dernières années, le Foreign Office donne quand même du crédit au récent communiqué du Gspc «qui a proféré des menaces explicites de s'en prendre à des non-musulmans», note-il à ce propos. D'où le conseil : «Si vous envisagez de vous rendre en Algérie, vous devez faire très attention à vos précautions sécuritaires durant toute votre visite. Les développements de la situation dans la région peuvent avoir des répercussions sur la situation sécuritaire. Vous devez consulter le website du Foreign Office de manière régulière pour de nouveaux conseils.» LES «NO-GO AREAS» Dans un autre registre, où certains quartiers en Grande-Bretagne même sont considérés comme des «no-go areas» (des coupe-gorge), le Foreign Office note que «les agressions contre les individus, tels les vols, ont augmenté dans les zones urbaines» en Algérie. Pour appuyer ses arguments, le ministère des Affaires étrangères cite des chiffres publiés par les autorités algériennes sur le nombre de tués en 2003 et 2004 aussi bien par les forces de sécurité que par les terroristes. Alors que les faux barrages et les attaques contre les postes de police sont en nette baisse, le Foreign Office en parle comme s'ils étaient encore monnaie courante. Il cite même des incidents isolés, comme l'attentat contre la centrale électrique d'El Hamma, pour justifier ses mises en garde. Et même s'il reconnaît que «néanmoins, Alger et d'autres centres urbains n'ont pas connu d'attentats terroristes l'année dernière, ailleurs, spécialement dans les zones rurales du nord de l'Algérie, les attaques n'ont pas cessé». A ce propos, le document appelle les voyageurs «à prendre le maximum de précautions en Kabylie, notamment dans les zones autour de Boumerdès, les zones situées à l'ouest du massif de l'Ouarsenis, particulièrement autour des villes de Relizane et Mascara, ainsi que dans la zone située au sud de Blida, spécialement autour de la ville de Médéa». Le Foreign Office indique que «les attaques contre les forces de sécurité et les voyageurs ordinaires sont très fréquentes dans ces régions». Bref, il considère que «la possibilité d'attentats contre les étrangers est réelle». Après avoir rappelé les enlèvements de touristes étrangers dans le Sud algérien en 2003 par le Gspc, le ministère britannique des Affaires étrangères indique qu'«il faut être conscient du risque global d'attentats terroristes aveugles qui peuvent viser des cibles civiles, y compris les endroits fréquentés par les étrangers». Le Foreign Office reconnaît quand même que «la plupart des visites en Algérie ont été épargnées par les crimes». Cependant, il met en garde les voyageurs britanniques contre des méfaits qui ne font même pas les nouvelles brèves dans la presse londonienne, tels les vols, les vols à la sauvette, les pickpockets, ainsi que les vols de véhicules et à partir des véhicules à Alger, à Oran et à Constantine. Le document cite aussi «des informations faisant état de vols et détournement de véhicules par des criminels déguisés en policiers en dehors des grandes villes. Ces endroits non connus doivent être évités, particulièrement à la tombée de la nuit», conseille le Foreign Office.