Les 275 cas restants ont été dépistés parmi les donneurs de sang, au cours d'une sérologie ordinaire appliquée à chaque don de sang. «Ces chiffres ne montrent qu'une partie de l'iceberg, ils ne peuvent refléter l'état épidémiologique réel de l'hépatite. Car ils ne concernent que les malades qui présentaient les signes cliniques et qui ont été orientés vers nous par des médecins du CHU, suite à une suspicion de leur atteinte par l'infection. Sachons que le CHUO reçoit des malades de toutes les wilayas de l'Ouest», explique le Pr. Hamadi, médecin-chef du CTS. Notre interlocuteur considère que le taux relevé au niveau des donneurs est peu significatif, contrairement à celui retrouvé parmi les malades du CHU qui est un taux important, d'où la nécessité d'une réelle application des mesures de prévention pour éviter une propagation encore plus large de l'infection. Mode de transmission Ces 990 cas d'hépatites B et C ont été dépistés fortuitement puisqu'ils ne concernent pas le résultat d'une opération de dépistage bien dirigée en direction des populations. «Beaucoup de personnes peuvent être contaminées par l'un des virus B ou C ou les deux à la fois, et ce sans qu'ils le sachent, si ce n'est à des stades avancés», souligne un praticien. Le mode de transmission des virus B et C responsables des deux formes infectieuses rend la vitesse de propagation de la maladie encore plus rapide. Il faut préciser que l'hépatite B se transmet par voie sexuelle et la forme C par voie sanguine. «La gravité du virus C est de provoquer dans 80% des cas une hépatite chronique, avec une durée supérieure à 6 mois, qui peut conduire à la cirrhose et, de là, au cancer. Deux affections potentiellement mortelles. Cette évolution se fait au bout de 10 à 20 ans de l'atteinte», ajoute-t-il. Les mesures de prévention sont d'éviter tout contact avec le sang d'un malade atteint d'hépatite C et de ne pas partager des objets ayant pu être en contact avec son sang (rasoir, brosse à dents…), et d'éviter tout rapport sexuel pour ceux qui sont atteints de l'hépatite B. Pour l'application de telles mesures, il faut d'abord dépister l'atteinte de ces infections virales dont la complication peut évoluer vers le cancer. Notons en dernier que les dernières recherches médicales ont mis à l'index les virus des hépatites B et C comme étant des agents cancérigènes.