Porte d'accès à la wilaya de Jijel par le côté sud-est, la commune de Sidi Marouf, également chef-lieu de daïra, n'est pas différente des villages de l'Algérie profonde. C'est une commune peuplée de 23 000 habitants, implantés de part et d'autre de la RN27, territoire situé à 80 km de Jijel. Tout comme le reste des autres bourgs, jaillis des profondeurs du pays, cette commune est livrée au chômage et à la précarité des conditions de vie ; les jeunes sont oisifs, et pour cause ; à Sidi Marouf, les responsables locaux ont enregistré l'une des plus fortes demandes d'emplois dits précaires, dans le cadre du filet social. Les opportunités de travail sont presque nulles dans cette commune qui renferme, pourtant, en son sol, deux mines de fer non exploitées. L'espoir d'une éventuelle dynamisation de l'activité économique dans cette région repose, justement, sur le retour à l'exploitation des gisements de fer pour créer, nous a-t-on dit, des postes d'emploi et faire tourner, un tant soit peu, le commerce. L'une des deux mines, cédée à Pherphos, reste cependant sous exploitée, au vu des explications fournies par des responsables locaux lesquels lancent un appel à la relance de l'activité minière dans leurs communes. Pour rappel, il convient de savoir que durant la période coloniale, les autorités avaient mis en place tout un réseau de tunnels, des ponts et un chemin de fer pour l'exploitation et le transport de la masse minérale, importante. Commune pauvre par excellence, Sidi Marouf fait également face à un problème de revenus, lesquels ne dépassent pas, dans leur ensemble, les 8 MDA (millions) par an, selon le P/APC. Celui-ci, déplorant cet état de fait, souligne que « ces revenus dérisoires ne (leur) permettent pas de faire face aux dépenses de la commune ; la location des engins durant les intempéries, à l'effet d'ouvrir les pistes, dégager les routes ou nettoyer le collecteur des eaux pluviales, coûte déjà plus de 100 millions de centimes annuellement ». Ceci dit, la dotation en engins du parc communal, lequel demeure dépourvu de tous les moyens pour faire face à ces situations conjoncturelles dans une commune traversée par 4 rivières, donc soumises aux crues hivernales, reste le principal souci des responsables locaux. Ces derniers rappellent, toutefois, qu'en dépit de la nature rocheuse des reliefs difficiles de cette commune, la plupart des mechtas ont vu l'ouverture de routes afin de les désenclaver. Pour le reste, il va sans dire que les deux projets dont a bénéficié Sidi Marouf en matière d'amélioration urbaine n'ont couvert que 15% de la totalité de l'espace urbain à aménager au chef-lieu de la commune et à la ZHUN de Sidi Zerrouk. Ces deux zones urbaines, déplore-t-on également, ne sont même pas reliées à un réseau d'assainissement. En matière d'AEP et de transport scolaire, la situation est difficile à gérer, particulièrement au niveau de la localité de Mantaya ou l'on enregistre un grave déficit en eau et l'insuffisance de bus scolaires.