Après la hausse du prix des carburants, l'annonce d'une hausse probable des prix de l'électricité et du gaz et, très prochainement, celui de l'eau potable, voilà qu'à l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui la grande majorité des petites bourses se retrouve face à un pic, jamais atteint auparavant, des prix des fruits et légumes. Hier au niveau du marché populaire communément appelé marché Tnach de Belouizdad, la tomate a été cédée à 120 DA le kilo, le poivron à 140 DA, le piment à 200 DA, l'ail à 160 DA.Quant à la pomme de terre, aliment national n° 1, son prix vacille entre 25 et 40 DA, l'oignon entre 20 et 30 DA, l'artichaut à 40 DA, les fèves à 50 DA, les carottes et les navets entre 50 et 60 DA, le chou-fleur à 90 DA, alors que les petits pois sont cédés entre 50 et 80 DA. «L'augmentation des prix des légumes depuis quelques jours est essentiellement due à des augmentations au niveau des grossistes qui fixent leurs conditions, car, pour eux, ils subissent, au même titre que tous les autres intervenants dans la chaîne», nous dira un vendeur, ajoutant que l'agriculteur est à l'origine de cette augmentation, puisque c'est lui-même qui fixe les prix pour chaque légume selon l'investissement qu'il engage. C'est pourquoi tel légume est plus cher qu'un autre. De leur côté, les agriculteurs sont unanimes à déclarer qu'ils font face à l'augmentation du prix du carburant et sont constamment hantés par une probable augmentation des prix de l'électricité et de l'eau. A l'entrée du marché des fruits et légumes Ali Mellah, les marchands ambulants cèdent le kilo de pomme de terre à 25 DA, alors que le prix des petits pois et des artichauts est fixé à 100 DA les 2,5 kilos. «Les prix ici sont moins chers qu'à l'intérieur du marché. On se croirait vraiment dans une pharmacie où on doit se munir d'une ordonnance et d'une fiche d'assurance maladie pour pouvoir remplir notre couffin», confie une mère de famille dont, avec la pension de retraite de son mari, sa famille n'arrive plus à joindre les deux bouts, depuis cette hausse. «Heureusement que mes fils et mes filles travaillent. Dans le cas contraire, je ne pourrais même pas me permettre d'acheter deux kilos de pomme de terre avec toutes les factures qui restent à honorer.» Les fruits ne sont pas en reste puisque leur prix a connu, lui aussi, une hausse. C'est ainsi que la pomme et la fraise sont cédées, au marché Ali Mellah, au prix de 130 da le kilo, alors que les oranges se négocient à 120 da. Les mandarines sont cédées à 100 da et la banane vacille entre 120 et 140 da, de quoi presser totalement le simple consommateur. Quant à la volaille, elle est cédée actuellement entre 200 et 210 da le kilo. Un vendeur au marché Ali Mellah nous apprendra que le poulet n'a pas de prix fixe, qu'il est appelé à augmenter du jour au lendemain comme il peut diminuer de la même manière. «Il suit la logique de l'offre et de la demande. S'il y a trop de marchandise, le prix baisse, dans le cas contraire, il augmente.» L'Etat, en sa qualité de garant de la stabilité des marchés, devra intervenir afin de mettre un terme à cette hausse qui ne bénéficie qu'aux spéculateurs.