Les prix des légumes ont connu une hausse vertigineuse ces derniers jours. Une hausse qui porte le prix de l'oignon à 100 DA le kilo. L'équivalent du kiwi ! Et la liste n'est pas exhaustive. Ainsi, la tomate est cédée entre 80 et 100 DA, selon sa qualité aléatoire, la laitue à 100 DA, le poivron trône à 160 DA. Bien que la pomme de terre semble stable à 30 DA le kilo à coups de subventions, d'autres incohérences sur le marché donnent, par exemple, la modeste sardine à 300 DA le kilo. “C'est l'enfer à chaque fois que je viens faire les courses au marché. Je tourne depuis une bonne heure et, comme tu vois, mon couffin est toujours vide. Je n'ai acheté que des épinards, mais on ne peut pas manger que des herbes, surtout avec mes enfants !”, avoue une vieille dame rencontrée jeudi au marché Ali-Mellah, à la place du 1er-Mai. Et d'ajouter : “On ne comprend pas ces augmentations. Ils ont baissé le prix de la pomme de terre pour augmenter celui des légumes essentiels.” Au marché, la courgette est à 70 DA le kilo, la carotte et le navet à 50 DA, les artichauts à 80 DA, les fèves à 35 DA. Les mêmes prix sont affichés au marché Tnach de Belcourt, réputé pourtant parmi les plus abordables de la capitale. On a néanmoins constaté une “queue” devant les camionnettes de légumes, ces marchands ambulants qui semblent bénéficier de la flambée dans les marchés classiques, stationnées en face de ce marché. Un père de famille nous affirme qu'il a “le vertige” chaque fois qu'il fait le marché. “Je suis obligé d'aller acheter chez les marchands ambulants. Les artichauts sont moins chers, à 35 DA, alors qu'à l'intérieur du marché, ils sont à 80 DA.” Une dame lui coupe la parole : “Quand l'oignon est à 100 DA au même prix que le kiwi, il est devenu un fruit même si on peut se passer du fruit mais pas de l'oignon ! J'ai acheté 4 kiwis (fruit exotique) à 100 DA. Croyez-moi, ce n'est pas normal où est “edouwla” (l'état) ? Pourtant, ils ont annoncé à la télévision que la récolte était bonne cette année”, s'interrogea-t-elle de manière pragmatique. Alors qu'un homme âgé lui rétorqua ironiquement : “les caisses sont vides avec ces affaires de corruption à coups de milliards, et c'est nous les petits consommateurs qui payons !” Une réflexion qui déclencha un vif débat entre les clients ! Les mêmes scènes se reproduisent au niveau du marché de poisson Tnach où la sardine est à 300 DA. Un père de famille de 5 enfants nous informe qu'il a l'habitude d'acheter 2,5 kg de sardines chaque jeudi : “avec des frites, de la salade et quelques fruits, mais c'est devenu du luxe maintenant avec mon salaire, je dois dépenser plus de 2 000 DA pour un repas complet apparemment !” Un autre citoyen rencontré sur place a déjà fait son choix. Il décida d'acheter de la sole qui se vend au même prix que la sardine. Il déclencha l'hilarité des présents en déclarant au vendeur : “non, pour moi c'est 2 kg de sole. Au moins c'est de la vitamine pour mes enfants, c'est du poisson blanc !” Une dame nous a fait remarquer que les prix ont flambé aussi au niveau du marché Meissonnier à cause des travaux effectués au sous-sol de ce marché. “d'habitude, les prix sont abordables”, et nous pria d'écrire : “laissez-nous le marché informel, au moins laissez vivre les zaoualia (pauvres).” Retour aux légumes secs pour plusieurs citoyens avec la baisse des prix des lentilles qui sont à 120 DA et des haricots secs. La hausse des prix est due à l'absence de contrôle. “la balle est dans le camp des marchés de gros. Nous aussi nous souffrons du manque de clients qui préfèrent acheter dehors chez les ambulants qui, eux, ne payent ni impôts ni frais”, disent les commerçants. Bien que le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, ait annoncé récemment “des mesures de régulation des prix pour le ramadhan”, le simple citoyen continue de se faire saigner pour remplir son petit couffin !