Il s'agit d'un projet au cœur du foisonnement d'événements figurant dans le plan d'action de cette institution du ministère du Commerce. Il a pour objectif la création d'un environnement adéquat indispensable aux patrons intéressés par le développement de leur société à l'étranger. Ce salon serait également destiné à la formation des hommes et femmes du marketing, de la communication, de l'administration et des ressources humaines. La palette que la CCI Seybouse compte mettre à exécution est alléchante. Elle va de l'emploi à l'international à la compensation, en passant par les cautions bancaires à l'export et le crédit documentaire. «En somme, dans ce salon, nous aborderons tous les thèmes qui tissent le quotidien des décideurs à l'exportation. Nous allons préparer une liste de points à discuter, analyser, développer et débattre», a affirmé M. Haddad, directeur de la CCI. Les gérants des sociétés exportatrices estiment, quant à eux, que, contrairement à nos voisins de l'Est et de l'Ouest, les décideurs algériens n'ont entrepris aucune démarche pour mieux faire comprendre aux exportateurs algériens les marchés extérieurs et décortiquer l'évolution de ces derniers. Les mêmes sources ont estimé que rien n'a été fait pour revoir, corriger et réactualiser l'approche nationale du commerce international en fonction de la conjoncture économique mondiale ou régionale. Toutes ces préoccupations auraient été prises en charge par la direction de la CCI dans le cadre de son projet d'organisation du salon. Le règlement et le financement des exportations, la logistique, les assurances-crédits, les incoterms… seraient les autres questions prévues pour être abordées avec les participants. La manifestation devrait être précédée de nombreux contacts utiles. «Un pôle de rencontres actif doit être mis en place pour permettre aux exportateurs de nouer des relations d'affaires bien ciblées à même de leur permettre de prendre contact avec de nouveaux partenaires nationaux et étrangers», a argumenté M. Aïssa S., exportateur de produits de la mer. Cet aspect figure dans l'approche de la CCI pour appréhender l'organisation du salon. Il s'agit, notamment, de rencontres avec les hommes d'expérience, exportateurs et conseillers du commerce extérieur. Ces derniers, a-t-on précisé, seront sollicités pour apporter leur témoignage et livrer des indications sur ces petites choses qui, parfois, permettent la concrétisation de grosses affaires et de contourner les pratiques bureaucratiques. L'initiative entreprise par la CCI Seybouse dans sa volonté de servir de facteurs de développement des exportations est motivée par la timidité du niveau de exportations enregistrées en 2004. En effet, l'équivalent de moins de 200 millions en produits algériens hydrocarbures ont été exportés l'année écoulée. D'autant que ce montant est le résultat des exportations des quatre plus importantes entreprises en activité à Annaba : Ispat pour la sidérurgie, Fertial pour la pétrochimie, Ferphos pour le phosphate dépoussiéré et roc et, enfin, Ferrovial pour les produits ferroviaires. Rappelons que cette dernière a totalement satisfait à ses engagements contractuels avec la fourniture à l'Irak de la totalité des 400 wagons commandés. Dans le même registre des exportations, les entreprises privées restent très loin des prévisions. Cette lente progression des exportations (produits de la mer, agroalimentaire, déchets ferreux, papier et liège) est principalement due aux coûts élevés du prix de revient et à l'absence de soutien de l'Etat à l'exportation. Et si des exportateurs (concentré de tomate, harissa et pâtes) sont, contrairement à leurs homologues étrangers, handicapés par l'absence de subventions, d'autres sont confrontés au manque d'informations viables et fiables. La participation d'une cinquantaine d'opérateurs économiques privés et publics, dont des exportateurs aux Assises méditerranéennes de l'industrie (AMI) organisées à Marseille à la mi-mars 2005, a servi de déclic. Durant cette manifestation économique étalée sur trois jours, les Algériens ont tiré des enseignements. Plusieurs ont imputé leur handicap sur le marché international à la CCI et aux organismes d'appui à l'exportation. «Ce sont parfois des informations sectorielles très pointues que nous recherchons et que nos interlocuteurs chargés de cet aspect ne sont pas en mesure de nous offrir. Trouver le bon partenaire n'est pas toujours facile, surtout pour les entreprises qui n'ont vraiment pas d'expérience à l'international. Il est indispensable que nos responsables fassent l'effort de travailler dans la transparence pour offrir aux opérateurs économiques les informations leur permettant de se mettre techniquement au même niveau de compétition commerciale que leurs homologues de l'étranger», constate Mohamed Tahar N., homme d'affaires et membre de la délégation algérienne aux AMI de Marseille. D'autres bien introduits dans le secteur des exportations ont relevé que la concurrence déloyale, les prix et les fluctuations monétaires représentent de sérieux handicaps. Il y a enfin ceux qui imputent l'échec des exportations algériennes à l'inefficacité de nos représentants diplomatiques à l'étranger. Deux de ces derniers chargés des affaires économiques ont été cités à titre d'exemple par les opérateurs économiques : celui en poste auprès de l'ambassade d'Algérie en Libye ignorant totalement ce qu'est l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI) et son homologue de Jordanie qui aurait été dans l'incapacité de fournir une quelconque information sur les Algériens exportateurs ou investisseurs dans ce pays.