L'Algérie et le Nigeria ont décidé de relancer le projet de gazoduc qui doit relier le Nigeria à l'Europe, via le Niger et l'Algérie. Une rencontre tenue à Abuja, au Nigeria, a regroupé la semaine passée les dirigeants des deux compagnies d'Etat que sont Sonatrach pour l'Algérie et Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) pour le Nigeria. Selon les médias nigérians, le nouveau directeur général de la NNPC, Mohamed Barkindo, a indiqué que le projet avait attiré des clients pour le gaz, des partenaires et des institutions financières. Un représentant de l'Union européenne aurait séjourné récemment à Abuja pour discuter avec les autorités du projet.Depuis la crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine, l'Europe cherche à redynamiser tous les projets qui lui permettront de diversifier son approvisionnement en gaz naturel. Et le Trans Saharan Gas Pipeline, avec les 25 milliards de mètres cubes qu'il pourra transporter du Nigeria vers l'Europe en passant par le Niger et l'Algérie, constitue un bon investissement. Même Gazprom, la compagnie gazière russe, a montré son intérêt pour le projet qui a été lancé, rappelons-le, par Sonatrach et la NNPC. L'actuel gouvernement nigérian a décidé de développer les réserves de gaz naturel pour augmenter les revenus du pays et répondre aux impératifs de développement. Les réserves de gaz naturel du Nigeria sont importantes. Il se classe au septième rang dans le monde avec près de 5200 milliards de mètres cubes contre environ 4500 milliards de mètres cubes pour l'Algérie. Par contre, la production commerciale du Nigeria est de 35 milliards de mètres cubes par an contre environ 85 milliards de mètres cubes pour l'Algérie. Selon le PDG de Sonatrach cité par la presse locale, le projet devrait coûter 12 milliards de dollars et sera réalisé entre 2015 et 2017. Selon ses promoteurs, « le Trans Saharan Gas Pipeline est un gazoduc qui acheminera le gaz naturel vers les marchés européens à partir de la région du Delta du Niger, au sud du Nigeria via le Niger et l'Algérie, puis par une conduite sous-marine qui traversera la Méditerranée ». Il devrait alimenter le marché européen à hauteur de 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an à l'horizon 2015-2017. Sa longueur est d'environ 4300 km, selon les options du tracé (1300 km au Nigeria, 750 km au Niger et 2200 km en Algérie). La compagnie algérienne Sonatrach et la compagnie nigériane NNPC ont signé le 14 janvier 2002 à Abuja, un « Mémorandum Of Understanding » pour la constitution d'une société d'études et de promotion du projet. Un accord pour l'élaboration d'une étude de faisabilité du TSGP a pu voir le jour en mars 2003. En mai 2005, un contrat entre les deux compagnies promotrices et le bureau anglais d'engineering en pipeline Penspen a été signé pour l'élaboration de l'étude technico-économique du projet. Les résultats de cette étude, présentés à Alger en septembre 2006, ont démontré la faisabilité technique et la rentabilité économique de ce projet.