Thierry Henry aime les grands matches et sait répondre présent le moment voulu. L'attaquant français du FC Barcelone a jailli à la 67e minute pour inverser la tendance de la qualification, mardi, dans les 8es de finale aller. Soixante-septième minute, corner de Xavi, le ballon, dévié de la tête par Marquez, se dirige vers le second poteau, henry surgit alors et d'une tête plongeante remet le club catalan dans sa peau de favori naturel avec ce but à l'extérieur qui, dans un score de 1-1, vaut les trois quarts d'une qualification. Henry, 31 ans, marquait là son 56e but dans les compétitions européennes, ce qui le fait revenir à hauteur d'Eusebio et de Henrik Larsson, au 6e rang de ce classement historique des buteurs. Il parachève aussi son retour dans le cœur des Barcelonais, lui qui avait longtemps été le mal-aimé des Blaugrana. Il marque à nouveau des buts, même si avec un total de 12 réalisations en Liga, il reste loin de Messi (16) et d'Eto'o surtout (23). Et son bon esprit, son rôle d'équipier modèle finissent par convaincre Barcelone. Surtout, il a mis le Barça sur l'orbite d'une qualification en quart de finale, alors que les Catalans subissaient les assauts lyonnais et paraissaient en mauvaise posture. Peu présent, c'est le moins que l'on puisse dire. Le Français s'est retrouvé isolé pendant toute la partie sur son côté gauche, alors que le jeu penchait — comme d'habitude au Barça — à droite, du côté de Daniel Alves, Xavi et Messi. Il est vrai que sa relation technique avec Puyol, arrière gauche de fortune, ne bénéficiait pas des automatismes acquis avec Abidal, qui s'est blessé samedi. Henry aura davantage combiné avec Eto'o, sur le front de l'attaque sans se montrer vraiment dangereux. Mensah, qui n'est lui non plus pas un défenseur latéral de métier, veillait au grain, malgré quelques imprécisions. Rechignant au travail défensif en première période, Henry semblait essayer de se faire oublier, histoire que Messi et Eto'o accaparent toute l'attention des Lyonnais. Et à ce jeu-là, il pouvait surgir à la 67e minute. La suite sera du même acabit, dans le registre homme invisible. Témoin de sa « spéciale », son tir enroulé du pied droit côté gauche, après un relais avec Eto'o, qui s'envolait dans les nuages. Inexistant, isolé et finalement décisif. Henry sait décidément répondre présent le moment venu.