Les jardins d'enfants évoqués dans cette lettre sont ceux qui relèvent de l'Epic Presco, établissement chargé de gérer 28 crèches publiques dans la capitale. Les parents s'insurgent particulièrement contre le manque d'hygiène au niveau des repas servis aux enfants. D'après les parents avec qui nous nous sommes entretenus, plusieurs cas d'intoxication ont été signalés dans différents jardins d'enfants. Nos interlocuteurs accusent la direction générale de «négligence» puisque, disent-ils, «les deux cuisines centrales, celle du 1er Mai et celle d'Hussein Dey, sont directement gérées par la direction générale de Presco». Des accusations, on ne peut plus graves, qui sont toutefois accompagnées de certificats médicaux. Ces mêmes certificats parlent de «coliformes fécaux, de coliformes totaux et de germes totaux». D'après l'un des parents «l'inquiétude est telle que de nombreux parents ont décidé de retirer leurs enfants des crèches ou se chargent eux-mêmes des repas de leurs enfants». Certains se sont même procuré des fiches de liaison (document comportant les remarques des directrices de crèches concernant les repas). Sur ces fiches, certaines directrices se plaignent de «l'insuffisance des repas». Nos interlocuteurs affirment, par ailleurs, que «les véhicules utilisés pour l'acheminement des repas de cuisines centrales aux crèches sont également utilisés pour transporter des produits en tous genres, ce qui favorise l'apparition de maladies». Sur un autre plan, les rédacteurs du document dénoncent «l'exclusion d'enfants dont les parents accusent des retards dans le paiement de leurs redevances à la direction générale». Les auteurs de la lettre estiment, par ailleurs, qu'il existe «une volonté de fermer le jardin d'enfants du parc de Beyrouth en demandant aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour régler tous ces problèmes». Interrogée au sujet de cette affaire, la directrice générale de Presco niera en bloc toutes les accusations portées contre son administration. Evoquant la question d'hygiène, cette dernière rappelle qu'il y a moins d'une année «des représentants du ministère de la Santé se sont rendus à l'établissement et n'ont rien constaté d'anormal», avant d'ajouter que «toutes les crèches relevant de Presco font l'objet de visites régulières de représentants des Bureaux d'hygiène communaux (BHC). Et je peux vous affirmer que ces personnes font leur travail de façon minutieuse». La directrice générale indique en outre que «des repas témoins sont analysés chaque jour, et s'il y avait réellement un problème d'hygiène, des mesures auraient été prises». Interrogée au sujet de l'utilisation des véhicules, la responsable affirme qu'à «la fin de chaque journée, ces véhicules sont nettoyés de façon rigoureuse afin d'éviter tout risque».Elle signale au passage que les seuls parents mécontents sont ceux du jardin de Beyrouth et qu'aucune protestation n'a été exprimée de la part des autres parents. Pour ce qui est des redevances mensuelles liées à l'admission des enfants dans les crèches, celle-ci assure qu'il «n'y a jamais eu d'exclusion et qu'il n'y en aura jamais», précisant qu' «il y a certes des délais à respecter, mais cela ne veut pas dire que les enfants risquent d'être exclus». Notre interlocutrice déclare aussi que «certains parents n'ont pas payé leur dû depuis des mois, mais nous accueillons toujours leurs enfants». Elle invite les parents à se rapprocher de la direction générale pour discuter des modalités de paiements, mais aussi de toutes les questions qui les préoccupent, la directrice générale indique au contraire que beaucoup d'efforts ont été consentis pour améliorer les conditions d'accueil au niveau des jardins d'enfants. «Nous avons même mis en place un programme pédagogique pour les enfants qui est tout aussi important que le reste», dira-t-elle. Notons enfin que les 28 établissements relevant de Presco accueillent actuellement quelque 2500 enfants.