Dans la capitale, il existe une trentaine d'établissements de l'Epic Presco. Au jardin d'enfants d'El Madania où nous nous sommes rendus, une soixantaine d'enfants sont inscrits. Une grande salle aux murs enguirlandés les accueille entre 7 h 30 et 17 h 30. Il y a même une maisonnette de poupée et un toboggan. « Par temps de pluie, nous les gardons à l'intérieur », nous dit une éducatrice. Dans cette structure, il n'existe ni balançoire ni toboggan dans la cour, hormis un labyrinthe en béton. Pas de réfectoire non plus. Les enfants prennent leurs repas dans leur classe pédagogique. « Il existe bien un réfectoire, mais il est encore en travaux », nous dit-on. Depuis la rentrée 2004 et devant l'insistance de certains parents ayant des nourrissons, certains établissements Presco, qui jusque-là n'acceptaient que les enfants ayant 3 ans et plus, ont ouvert une pouponnière. C'est notamment le cas de la crèche Ferhat Saléha II (place du 1er Mai). « Depuis septembre 2004, nous prenons des bébés à partir de 6 mois, nous confie une éducatrice travaillant dans cette pouponnière. Dès qu'ils atteignent 2 ans, ils rejoignent la petite section. » Louable initiative qui a soulagé bon nombre de mamans actives. Seul point noir, le manque de moyens comme ont tenu à le souligner les éducatrices. « Regardez, ce sont les mêmes berceaux utilisés par les pouponnières avant l'indépendance. Les jouets sont insuffisants, nous n'avons pas de stérilisateurs pour biberons et cette salle aurait bien besoin d'une moquette, sans parler des sanitaires, qui gagneraient à être tout près de la classe afin d'éviter aux bébés de prendre froid, en hiver ! » En dépit du manque flagrant de moyens, un personnel chaleureux et enthousiaste veille au grain ! Une autre aile de cet établissement est réservée aux enfants ayant entre 3 et 5 ans. Il existe trois séctions : celle des petits, des moyens et des grands. A notre arrivée, une vingtaine d'enfants encadrés par 2 éducatrices s'appliquent à reproduire des chiffres sur un cahier. Nous sommes dans la moyenne section. Maintenant qu'ils ont « grandi », ils sont dispensés de la sieste, le pire cauchemar de ces chérubins. Leurs éclats de rire joyeux sont contagieux. « Les matinées, nous explique l'une des éducatrices, nous les consacrons à l'initiation à l'écriture, à la lecture ou au calcul. Quant aux après-midi, place aux travaux manuels. » Toboggans, balançoires et labyrinthe sont mis à la disposition des enfants. Il y a même une piscine, mais ça, c'est pas avant le retour des beaux jours. Là aussi, nous avons remarqué l'absence de réfectoire. Les petits déjeunent dans une salle servant également de dortoir. A signaler que tous les repas servis dans les établissements Presco d'Alger sont acheminés à partir de deux cuisines centrales. L'une sise au boulevard Amirouche et l'autre à côté de la crèche Ferhat Saléha (place du 1er Mai). « Les repas sont élaborés par des nutritionnistes, nous dit-on. Ils sont desservis quotidiennement, du samedi au mercredi par fourgon. » Quant à la qualité de ces repas, les avis sont partagés. « Parfois, ils sont franchement infectés. D'autres jours, les menus sont plutôt corrects », nous ont confié des parents rencontrés sur place. Dernière virée vers l'un des plus beaux établissements Presco de la capitale. Il se trouve dans l'enceinte du parc Mont-Riant (Beyrouth) au Télemly. Un vrai coin de paradis qui donne envie de retomber en enfance juste pour pouvoir y passer ses journées. La bâtisse, peinte en rose, fait penser à une maison de Barbie. « Nous avons environ 70 enfants dont l'âge varie entre 3 et 5 ans, nous révèle Mme Mahfouf, la directrice.« Ils sont répartis en 4 classes. Deux (celles donnant sur le boulevard Krim Belkacem) sont actuellement en travaux. » En 2004, une trentaine de parents d'enfants se sont constitués en association de parents d'élèves. L'un d'eux nous confie : « Nous avons constaté par le biais d'un médecin biologiste, après un prélèvement sur des échantillons alimentaires servis à nos enfants, la présence de coliformes fécaux », la directrice nous exhibe les résultats de ces analyses. « Dès lors, nous avons refusé les repas de Presco », enchaîne-t-elle. En fait, la principale zone d'ombre se rapporte à l'hygiène alimentaire et aux proportions. « A-t-on idée de donner une demi-orange ou une demi-banane » à nos enfants, fulminent les parents qui suggèrent de préparer les repas sur place puisqu'il existe une cuisine opérationnelle. En outre, la cotisation qui s'élève à 3000 DA par enfant et par mois est jugée trop élevée par la plupart des parents que nous avons rencontrés. Autre mécontentement, celui relatif à la paye des éducatrices de Presco. « Nous sommes toujours payées avec 2 ou 3 mois de retard », ont-elles tenu à souligner.