Hormis le logement social pour lequel l'Etat continuera à consentir des financements sur son budget, les autres types de logement devront vraisemblablement être financés à travers une mise à contribution accrue des banques et de l'épargne privée. Dans cette optique, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP Banque) a d'emblée entrepris de renouer avec sa vocation et son métier d'origine en se concentrant sur sa principale activité qui est le financement de l'immobilier. A s'en tenir aux données du ministère des Finances, les ressources financières engrangées sur les livrets d'épargne par cette institution bancaire publique sont évaluées à 450 milliards de dinars, soit l'équivalent de 6 milliards de dollars. Disposant d'un matelas financier aussi conséquent, la CNEP Banque est ainsi appelée à s'impliquer de plus dans le financement de l'immobilier. En ce sens, une réflexion a été engagée au sein de cette banque en vue de la mise en place d'une nouvelle formule de financement de logement à travers une procédure de leasing immobilier qui devra favoriser l'accès à des formules de location avec option d'achat. Au demeurant, la CNEP Banque s'attelle à renforcer davantage ces formules traditionnelles de crédits au logement, tendant ainsi à s'ériger en banque spécialisée dans l'immobilier. Selon les données publiées dans sa revue interne, cette banque totalise en termes d'engagement de financement d'opération de promotion immobilière, quelque 1615 projets, soit 200 000 logements, pour un montant de 208 milliards de dinars pour le promoteur et 227 435 crédits pour un montant de 67 milliards de dinars pour les particuliers. Outre la CNEP Banque, d'autres établissements bancaires affichent également de plus en plus d'intérêt pour le créneau du financement de l'immobilier, à l'exemple de la BDL et du CPA. Pour cette dernière, les prévisions arrêtées en matière de volume des crédits au logement pour l'exercice 2005 portent sur un montant global de 20 milliards de dinars. Dans cet ordre d'idées, convient-il de souligner par ailleurs, un projet de loi prévoyant la titrisation des créances des banques en matière de crédit immobilier a récemment été finalisé. Selon les responsables de la Société de refinancement hypothécaire (SRH), ce nouveau texte devra permettre, une fois mis en application, de booster sérieusement l'offre de crédit bancaire destiné au financement du logement au profit des ménages. La titrisation, explique-t-on ainsi, offrira aux établissements bancaires une possibilité de dégonfler leurs portefeuilles de créances en les transformant en titres négociables sur le marché afin de pouvoir accroître leur volume de crédits au logement. Ceci étant, différents intervenants de la sphère financière s'accordent à dire que beaucoup reste encore à faire pour assurer un développement réel du marché du crédit immobilier en Algérie. A cet égard, les banquiers évoquent notamment la nécessité d'œuvrer en faveur de l'allégement des contraintes administratives inhérentes aux permis de construire et aux actes de propriété. Par ailleurs, les procédures de mise en place des hypothèques constituent également une contrainte majeure pour le développement du marché du crédit à l'immobilier du fait notamment de l'existence de textes de loi différents servant de référence à la procédure en question. Afin d'harmoniser le droit algérien en la matière, le toilettage des textes existants et la mise au point d'une loi unique pour définir les procédures d'hypothèque sont ainsi considérés comme étant à terme indispensables.