Le traitement des amygdales par la chirurgie est l'un des thèmes principaux des travaux du 7e congrès de l'Association nationale des ORL libéraux consacré à l'ORL pédiatrique. Garder ou pratiquer une amygdalectomie (enlever les amygdales) était au cœur du débat entre médecins algériens et étrangers. Les recommandations sont nombreuses et différentes d'un spécialiste à l'autre, c'est pourquoi la présence des pédiatres à cette rencontre scientifique de deux jours était primordiale, a souligné le Dr Tchikou, vice-président de l'ANOL. Il est clair qu'il faut aujourd'hui adopter un consensus dans le traitement des amygdales qui sont à l'origine de plusieurs affections, à l'image des rhumatismes articulaires aigus, des maladies cardiaques ou encore rénales, sans compter les coûts excessifs des traitements. Pour le Pr Zemirli, chef de service ORL à l'hôpital de Beni Messous, 50% des cardiopathies chez l'enfant sont d'origine rhumatismale en raison de la mauvaise prise en charge des angines. Faut-il enlever ou pas les amygdales ? Selon le Pr Zemirli, la chirurgie reste le meilleur moyen de prise en charge car les amygdales constituent un foyer d'infections. Il a souligné que l'ablation des amygdales ne devrait se faire qu'en milieu hospitalier pour parer à toute complication, notamment l'hémorragie et permettre ainsi un bon suivi du patient. Entre 15 000 à 20 000 amygdalectomies sont effectuées annuellement, a précisé le Dr Alili et d'affirmer qu'aucune statistique officielle n'est disponible actuellement. 80% de ces interventions sont effectuées dans les structures privées. Cette pratique chirurgicale a tendance à diminuer, a-t-il ajouté, avant de préciser qu'il apparaît de grosses amygdales obstructives chez l'enfant dont la fréquence est nettement élevée avec souvent des signes asymptomatiques. Pour le Dr Alili, la notion d'âge seuil pour l'amygdalectomie n'a pas de raison d'être. « L'adage qui disait pas d'amygdalectomie avant 4-5 ans longtemps enseigné n'a plus aucun fondement, de même que la limite d'âge chez l'adulte à 40 ans n'a plus raison d'être », a-t-il ajouté en insistant sur les aspects médicolégaux. Le Dr Alili appelle à plus de vigilance sur les indications, le lieu d'exercice, la nécessité de moyens et surtout la formation du chirurgien. Abordant la sinusite qui est aussi une des affections objet de consultations, le Dr Hasbellaoui, chef de service au CHU de Tizi Ouzou, a indiqué que « 30 % des sinusites sont virales, des cas qui ne nécessitent pas la prescription d'antibiotiques » tout en mettant en garde contre le recours excessif à leur prescription, ce genre de traitement étant préconisé pour parer aux complications et accès de fièvre chez le patient, comme c'est le cas aussi du recours abusif aux examens radiologiques pour la prise en charge des sinusites. Quant à l'automédication notamment la consommation d'antibiotiques, les spécialistes sont formels, ils mettent en garde contre des complications sévères, voire fatales, telles que la cellulite cervicale dans le cas du traitement d'une carie dentaire qui peut provoquer une infection du thorax nécessitant une intervention chirurgicale dans un service spécialisé, dont un seul existe en Algérie (chirurgie thoracique).