50% des maladies cardiaques infantiles sont dues à une mauvaise prise en charge de l'amygdalite (angine). C'est le constat dressé hier par les spécialistes. «Le mauvais traitement de l'amygdalite provoque certains types d'arthrites qui, à leur tour, causent des maladies cardiaques infantiles», a-t-il souligné lors du 7e congrès national de l'Association nationale des ORL libéraux (Anol). Dans le passé, affirme le Pr Zmirli, «les médecins ne procédaient pas à l'ablation des amygdales chez l'enfant avant l'âge de 5 ans alors que, de nos jours, cette pratique est préconisée avant cet âge si l'enfant souffre de rhinite». Selon lui, l'amygdalite provoque des effets secondaires, à l'image des arthrites aiguës, des maladies cardiaques ou encore rénales, ainsi que le coût excessif des ablations des amygdales. Parmi les conséquences de l'ablation des amygdales, il a cité les frais importants occasionnés au citoyen, car la plupart des opérations (80%) sont assurées par le secteur privé, avec ce que cela engendre comme répercussions sur le parcours scolaire de l'enfant. Entre 10 000 et 15 000 interventions pour l'ablation des amygdales sont effectuées annuellement. Ces interventions sont à l'origine de plusieurs complications pour la santé et causent la mort d'une personne sur 10 000 habitants. «La prise en charge de l'amygdalite ne se fait que par voie chirurgicale», a, par ailleurs, affirmé le Pr Zmirli, ajoutant que l'amygdalite est, en fait, un réservoir d'infections et que la contraction récurrente de cette maladie peut provoquer d'autres maladies graves comme les bronchiolites et les pharyngites. Dans ce sens, il a estimé que l'ablation des amygdales ne devrait se faire qu'en milieu hospitalier pour parer à toute complication ou hémorragie et permettre ainsi un bon suivi du patient. Pour sa part, le Dr Mokhtar Hasbellaoui, chef de service au CHU de Tizi Ouzou, a indiqué que 30% des sinusites sont virales, un cas qui ne nécessite pas la prescription d'antibiotiques de la nouvelle génération. En outre, les spécialistes ont prévenu contre le recours abusif aux examens radiologiques pour la prise en charge des sinusites, car leur traitement se fait, estiment-ils, par voie chirurgicale uniquement. Intervenant sur le même sujet, le Dr Jacques Magnan a évoqué le programme méditerranéen s'inscrivant dans le cadre de la prise en charge des infections ORL devant être lancé au mois d'octobre prochain et qui concernera initialement cinq pays du sud et cinq autres du nord de la Méditerranée. Financé par l'Union européenne, ce programme s'inscrit dans le cadre de l'échange des connaissances et du renforcement de la formation continue et de l'enseignement spécialisé dans la rive sud de la Méditerranée.