Cadre gestionnaire, Ahmed Cherifi est aussi président de l'association « Castellum Tingitanum » dont la création remonte au mois de juin 2001. Il nous parle des actions qu'il compte mettre en œuvre à court terme pour mieux faire connaître ce trésor caché. D'abord, pourquoi l'appellation de Castellum Tingitanum ? C'est le nom de Chlef à l'époque romaine, il cadre bien avec la mission de notre association. Nous voulons sensibiliser la population, notamment les enfants scolarisés, sur la richesse de cet important patrimoine historique qui parsème les différentes localités de la wilaya. Nous en avons recensé une vingtaine sur les 600 existants, parmi lesquels le Vieux Ténès, l'équivalent de la Casbah d'Alger, les tombeaux phéniciens dans la même localité, les villes romaines d'El Guelta et de Taougrit, ainsi que la poudrière et la Muraille de Chlef. Que comptez-vous faire pour préserver et valoriser ce trésor ? Nous avons déjà procédé à un inventaire des lieux avec des fiches techniques pour chaque site. Dans ce cadre, une banque de données sur le patrimoine archéologique local a été créée récemment en présence de tous les services concernés. La première action qui sera rapidement mise en pratique consiste à sensibiliser la population scolarisée sur ce riche patrimoine. A ce titre, des excursions seront bientôt organisées et vont s'étaler sur six mois. De même, nous allons prendre en charge trois groupes d'étudiants d'histoire et leurs enseignants pour les amener à s'intéresser de près à ces vestiges historiques. Le tout sera couronné par un concours de la meilleure photo des sites en question. Le projet, faut-il le souligner, est cofinancé par l'Union européenne. C'est un pas important vers la réhabilitation d'un pan entier de l'histoire de Chlef. Mais cela passe aussi par la restauration des sites ? Effectivement, cela est une préoccupation majeure de notre association, laquelle va s'atteler aussi à sensibiliser les autorités concernées sur la nécessité de lancer des travaux de restauration et de sauvegarde de ces monuments historiques, dont certains, faut-il le souligner, sont dans un état lamentable et ont besoin d'être sauvés en urgence ; c'est le cas, notamment, du site historique de Boukadir.