Cette semaine, le liquide précieux s'est fait rare dans les robinets des ménages des villages se trouvant à une certaine distance de la conduite principale d'alimentation en eau potable. Cette lacune qui resurgit et alimente toutes les polémiques chaque année est due principalement au volume d'eau fournie à ces villages, totalisant 10 000 habitants et qui est très en deçà de la demande. Ajouter à cela, les incohérences de la canalisation et les moyens de pompage ainsi que la vétusté de la tuyauterie. Devant cet état de fait, plusieurs villages restent privés de ce produit indispensable pendant la saison estivale et ceux qui ont la chance d'être servis s'en approvisionnent une fois par semaine. Souvent, interpellées sur la situation, les autorités locales ne cessent d'affirmer que le problème est inscrit au registre des préoccupations mais une issue tarde à venir. La colère que suscite une telle situation a poussé les villageois à refuser d'honorer les factures de l'Algérienne des eaux. Plusieurs d'entre eux ont même reçu des mises en demeure leur notifiant de régler leur dû faute de quoi la justice s'en chargera. Mais de tels avertissements ne semblent aucunement entamer la détermination des chefs de famille. Un sexagénaire s'insurge: «Les services de l'hydraulique ne connaissent ces villages que lorsqu'ils viennent nous remettre des factures. Mais personne ne vient pour régler le problème.» A la faveur de la récente visite effectuée par le wali de Tizi Ouzou dans la daïra de Draâ El Mizan, les membres des comités de villages ont remis ce problème sur la table des discussions et c'est le directeur de l'hydraulique de la wilaya qui promet, à cette occasion, de régler cette question d'une façon définitive au mois de novembre prochain avec la construction du nouveau réservoir qui se trouve non loin de la forêt de Boumahni et dont les travaux sont actuellement en cours. Cette nouvelle structure, selon les pouvoirs publics, permettra de multiplier les capacités de pompage et d'augmenter le volume des réserves destinées à l'alimentation des villages se trouvant au versant est de la commune d'Aït Yahia Moussa. Pour l'heure, cette crise ne fait que réjouir certains transporteurs publics qui approvisionnent ces villages avec des citernes d'eau provenant de rivières polluées. En plus du danger qui plane sur la santé des citoyens, c'est le prix de cette eau qui n'est pas à la portée de tous les chefs de famille. Le produit coûte en fait la bagatelle de 80 DA le baril de 200 litres. En attendant l'échéance de novembre prochain, fixée par la direction de l'hydraulique, pour venir à bout du problème, les habitants de ces villages ont encore à subir les revers de l'été qui annonce d'ores et déjà ses premières chaleurs.