Le projet relatif à la création d'écoles privées mérite bien des clarifications et des éclaircissements, car il constitue un projet durable dans le temps et l'espace. Au cours d'une rencontre à laquelle le directeur de l'éducation a convié les correspondants des différents quotidiens nationaux, il a clarifié un point sur lequel beaucoup de doute a persisté. « Il n'est nullement question de privatiser les écoles publiques, mais bien de la création d'écoles privées, dont l'apport soutiendra et confortera le secteur éducatif », a-t-il expliqué. Ensuite il s'est attelé à expliquer à l'assistance l'arrêté 04-90 du 24 mars 2004, lequel arrêté fixe les conditions de création, d'ouverture et de contrôle des établissements privés d'éducation et d'enseignement. Deux commissions seront installées à cet effet, l'une à l'éducation et l'autre à la wilaya en vue d'agréer ou non les futures écoles, selon qu'elles soient conformes aux textes ou non. En tout état de cause, l'annulation du projet de telle ou telle école relève du ressort du ministère de l'Education. Le débat qui s'en est suivi a eu trait particulièrement au rôle que jouera dans le futur l'école privée. Ainsi, il a été expliqué qu'un tel projet allégera dans une certaine mesure la surcharge connue et vécue par l'école publique. C'est cette dernière qui en sera doublement avantagée : d'abord, par la réduction des effectifs, ensuite par l'esprit d'émulation que ne manquera pas de susciter l'école privée. A la question si la tutelle aura un droit de regard et donc de contrôle sur les droits d'inscription et les frais requis par cette école, la réponse a été non, car, avons-nous compris, cela relève du ressort de l'administration fiscale. « Par contre, a expliqué le directeur de l'éducation, les écoles privées sont tenues d'appliquer les programmes en vigueur. » Comme cela se fait au niveau de l'école publique, les élèves inscrits à l'école privée auront droit au même programme et se verront dispenser les mêmes leçons. Toutefois, l'avantage pourrait venir d'un horaire et d'un emploi du temps aménagés, ce qui donnerait plus de liberté à l'élève. Par ailleurs, il a été noté que, à l'instar des élève du secteur public, ceux appartenant à l'école privée seront soumis aux examens officiels institués par la tutelle, comme l'entrée au collège, le passage à la 1re année secondaire ou le baccalauréat. En outre, les établissements privés sont soumis à des contrôles par les inspecteurs de l'éducation nationale, tout comme ils le font pour le secteur public. Car les deux écoles ne sont pas antagoniques, mais s'assignent les mêmes missions et rôles, entre autres l'amélioration du niveau d'enseignement, ce qui suppose des taux de réussite plus satisfaisants. Il n' a pas été omis de signaler que des embryons d'écoles privées existent déjà à Alger, Oran et dans certains grands centres urbains et que ces mêmes écoles devraient se conformer aux « règles du jeu », comme indiqué dans les cahiers des charges élaborés en ce sens. L'école privée, qui en est encore à ses balbutiements, a beaucoup de temps devant elle pour amorcer une ascension salutaire pour tout le secteur éducatif. Au niveau de la wilaya d'Oum El Bouaghi, il s'agit d'abord de vulgariser les textes régissant les écoles privées pour pouvoir parler de cette opération qui, il faut le dire, n'est pas une mince affaire, parce qu'elle suppose des crédits conséquents et un personnel qualifié, donc rompu aux questions pédagogiques. Cela étant, la wilaya d'Oum El Bouaghi compte 148 296 enfants scolarisés, tous paliers confondus, mais la majorité appartient à la classe des pauvres, ce qui suppose que la création d'écoles privées ne pourra se faire que dans les grands centres, à savoir Aïn M'lila, Oum El Bouaghi et Aïn Beïda. Faut-il encore qu'il y ait une forte motivation de la part des promoteurs et un intérêt du citoyen soucieux de l'instruction de sa progéniture. La réalisation d'un tel projet ne se concrétisera pas en un tour de main.