Selon des sources très au fait du dossier, l'enquête préliminaire a dévoilé beaucoup de dépassements liés à la gestion de cet élu FLN, qui se serait distingué par son comportement anormal à tout ce qui touche aux deniers de l'Etat. Enquête qui avait trait aux absences répétées du maire (un simple calcul aurait établi 14 jours d'absence par mois), pour lesquelles il se faisait grassement payer des missions dont le montant dépasserait les centaines de millions. Des frais de mission rétribués sur présentation de documents douteux. On cite à cet effet, par exemple, des nuitées à Alger et à Oran à la même date et par moments à Djelfa et Tiaret, pour l'exemple. Au comportement personnel du maire, il faudrait ajouter surtout l'utilisation pour les besoins de marchés publics de cachets douteux au nom d'une entreprise dite de grands travaux dont on ne retrouverait pas de traces légales. Une entreprise détentrice de projets qui a tout l'air d'une société-écran par laquelle passaient certains marchés juteux. Côté emploi, et c'est d'ailleurs la goutte qui aurait fait déborder le vase, la liste établie à cet effet reste truffée de noms tout aussi fictifs qui a fait jaser les jeunes. Pour les besoins de la cause, le maire a dû compter sur la complicité de quelques élus, sinon comment expliquer ce silence d'élus détenant des registres de commerce délivrés au nom de leurs épouses. Les mêmes registres que les enquêteurs retrouvent dans les dossiers d'entreprises ayant décroché des marchés publics. D'autres griefs ont été retenus contre le maire, qui aurait éveillé la méfiance quant à sa probité s'agissant de l'octroi à titre de location de structures au niveau de la cité Administrative pour la modique somme de 14 000 DA/mois, mais qui rapportait gros aux bénéficiaires. Le comble dans l'histoire, c'est l'implication directe ou indirecte d'élus d'obédiences diverses. On y trouve des islamistes, des militants du renouveau et des nationalistes… Tous convaincus qu'à l'auguste APC, il y a à boire et à manger, au moment où Ksar Chellala, du moins sa jeunesse, est fourvoyée dans la misère, l'insécurité et d'autres maux secrétés par la société. Une société conservatrice qui prend goût pour la démesure face au néant qui l'enveloppe. Ksar Chellala est redevenue une cité de la joie pour des commerçants en mal de sensations, clament certains, dépités par cette tournure d'une cité historique qui a enfanté le terrible Saâd Dahleb et envoûté Messali. Au-delà de cette situation, sur le plan gestion et ses retombées administratives et judiciaires, des questions subsistent. Les autorités judiciaires n'ont pas encore été instruites, du moins jusqu'à hier, et cette valse de suspension-réhabilitation des maires de la wilaya de Tiaret par l'actuel wali, M. Mered, suscite des interrogations en dépit des explications personnellement fournies à El Watan et qui ne font pas éthiques. Des maires de Mahdia et de Aïn Dzarit, respectivement suspendus pour avoir cautionné une liste d'indus bénéficiaires de logements sociaux et pour avoir permis le fonçage illicite de puits, tous deux réhabilités sans être jugés. Ce qui ne fait pas enthousiasmer au pays de la République des droits, à moins que les véritables dessous relèvent des secrets des dieux.