Plusieurs assemblées élues de certaines communes de la wilaya sont fourvoyées dans des scandales liés à la « dilapidation des biens publics, mauvaises gestion et effraction à la loi par certains partenaires dans la conclusion de marchés publics ». Certains élus ont été poursuivis après enquêtes préalables diligentées par le wali, d'autres semblent bénéficier de sursis de l'administration car les enquêtes les concernant n'auront pas abouti sinon occultées par des commis de l'Etat qui ne font pas toujours preuve de conscience dans la conduite des missions qui leur sont confiées. Deux affaires illustrent néanmoins la problématique et indiquent clairement la vision prônée jusque là par les responsables locaux et manifestement par le wali en personne. Celles impliquant des élus des APC de Ksar-Chellala, à 120 Km à l'est du chef-lieu, et de Sougueur qui viennent de connaître leur aboutissement logique puisqu'ils viennent de comparaître devant la justice. A Ksar-Chellala, c'est l'ex P/APC, Ayad Boumedienne, suspendu par le wali pour avoir « dilapidé des biens de la collectivité », qui voit son affaire atterrir devant une juridiction autre que celle où il avait comparu en première audience, de par sa qualité d'officier public. Cet élu pour lequel le procureur avait requis le mandat de dépôt, a été mis sous contrôle judiciaire lui et seize autres personnes, entre élus et entrepreneurs, par le juge en charge du dossier, après expertise ordonnée par le parquet. Expertise qui aurait confirmé les millions de dinars dilapidés. Ce maire avait été indûment gratifié de frais de missions exorbitants et il avait, pour les besoins de marchés publics, eu recours à l'utilisation de cachets douteux au nom d'une entreprise dite des grands travaux dont on n'avait pas trouvé de traces légales. Une entreprise détentrice de projets qui a tout l'air d'une entreprise écran par laquelle passaient certains marchés juteux. Côté emploi, et c'est d'ailleurs la goutte qui aurait fait déborder le vase, la liste établie à cet effet reste truffée de noms tout aussi fictifs et qui a fait jaser les jeunes, sorti à Ksar-Chellala manifester durant l'été 2004 leur colère. Ce maire, diront des sources proches du dossier, avait bénéficié de la complicité de quelques élus sinon comment expliquer le silence de ces derniers dont certains détenaient des registres de commerce délivrés au nom de leurs épouses. Dilapidation Les mêmes registres que les enquêteurs retrouveront dans les dossiers d'entreprises ayant décroché des marchés publics. D'autres griefs avaient été retenus contre lui, comme l'octroi à titre de location de structures au niveau de la cité dite administrative pour la somme de 14 000 dinars/mois, mais, qui rapportait gros aux bénéficiaires. L'extravagance de cette personne incriminée, un enseignant doublé de la casquette de vieux syndicaliste, a fait naître des doutes puisque son statut social a connu une mue qui faisait pâlir d'envie le plus téméraire des entrepreneurs. En plus de l'affaire de Ksar Chellala, celle ayant valu, avant-hier à Sougueur, la comparution de deux élus de l'APC dont le vice-président pour un scandale tout aussi lié à « la dilapidation de biens publics », a fait jaser les citoyens de cette commune, deuxième en importance après le chef-lieu de wilaya. En effet, comparaissant devant le tribunal de grande instance de Sougueur, avec plusieurs autres personnes, suite à une plainte déposée par le maire en personne à propos des malversations constatées dans la gestion des affaires du comité des fêtes de la ville. Il y a risque de voir d'autres personnes incriminées car beaucoup d'insinuations ont plané durant le déroulement du procès. La défense des prévenus avait même tenté « la requalification des faits » car arguait-elle, « il y avait eu délibération à la majorité des membres de cette auguste APC, s'agissant de certaines dépenses ». On parle d'achats de portables sans autorisation de la tutelle, de surfacturations liées aux fêtes locales, de cadeaux mais aussi de « paiement préalable de 2 000 dinars versés par les enfants pour les besoins de la colonie, alors que ces opérations sont totalement prises en charge par l'Etat ». Même le nom d'une association établie à Oran fut citée car ayant été destinataire de sommes payées en espèces. Faut-il énumérer toutes les autres affaires scabreuses, délictuelles et dont le centre d'intérêt reste le partage du profit facile grâce aux milliards destinés au développement de la région ? Takhmaret, Naima, Ain Dhab, Mellakou, Sidi Bakhti, Medrissa, Mahdia, Hamadia, jusqu'aux lointaines Madna et Sidi Abderahmane, pour ne citer que celles-ci, couvent toutes de « petites affaires ».