L'association proteste contre la promulgation de cette loi et est convaincue que «la falsification de l'histoire, que votre pays a l'intention d'enseigner dans les écoles françaises aux générations futures, se découvrira bien un jour (et finira par se savoir) comme étant de gros mensonges, et le peuple français la dénoncera un jour». Saci Benhamla rappelle les «promesses» faites, en août 1941, par le Président des Etats-Unis, Roosevelt, et le chef du gouvernement, Winston Churchill, lors de leurs entretiens. D'où naîtra, plus tard, la Charte de l'Atlantique, relative au respect du «droit de choisir la forme de gouvernement et le libre exercice du gouvernement». Selon Roosevelt, ces principes doivent s'appliquer à tous les peuples colonisés. «Cette loi scélérate d'un nouveau genre vient s'ajouter au chapelet d'autres lois décrétées dans les périodes sinistres de l'indigénat», écrit Saci Benhamla. Et d'ajouter : «Face à la bête immonde du colonialisme et malgré la férocité de ses forces répressives, qui ne voyaient pas d'un bon œil ces indigènes”, cette race inférieure”, dans leur espérance de sortir des griffes et du carcan de la race supérieure”, qui les dominait depuis 1830, ont manifesté un certain 8 mai 1945, jour de la fin du cauchemar d'une guerre meurtrière.» Il cite les massacres qui s'ensuivirent et qui coûtèrent des milliers de morts dans plusieurs localités du pays, ainsi que les noms des bourreaux qui ont supervisé ces massacres : André Achiary, sous-préfet de Guelma, Lestrade Carbonnel, préfet de Constantine, et le commandant de la division militaire de Constantine, le général Duval, aidés par la milice des colons et les prisonniers italiens armés pour la circonstance pour la sale besogne. Il reviendra aussi sur l'utilisation des fours à chaux d'Héliopolis comme des fours crématoires. Il fera l'opportune et irréfutable comparaison suivante : «A Guelma, comme à Oradour-sur-Glane, en France, pendant l'occupation allemande, hommes, femmes et enfants ont été fusillés sans jugement.» Il définira cette loi ainsi : «(Elle) est une véritable agression contre le peuple algérien souverain, une grave atteinte à la liberté des peuples qui aspirent à disposer d'eux-mêmes. Une loi pondue dans un esprit malveillant et inamical à l'encontre de l'Algérie, qui s'apprête à signer un traité d'amitié avec le pays ancien colonisateur, qui dévoile ainsi un visage autre que celui escompté. La loi du 23 février 2005 porte une atteinte très grave à la mémoire de nos millions de martyrs et à leurs sacrifices pour la défense et la libération de leur patrie. Cette loi est venue confirmer que la France persiste et signe dans son passé de colonialisme avec son cortège de crimes contre l'humanité et de (son corollaire), non assistance à peuple en danger de génocide. Cette loi a été conçue pour falsifier l'histoire, comme ce fut le cas dans les écoles indigènes, où l'on enseignait que nos ancêtres étaient les Gaulois.»