Une destination insulaire, séculaire et très roots (racines). Avec en prime une chaleur caniculaire. Ce qui donnera à cette circonstance un cachet et une atmosphère typiquement et chaleureusement rasta. Une reggae night offerte par l'ambassadeur attitré du reggae. Jimmy Cliff sera solennellement annoncé par son toaster et trompetiste aux dreadlocks en anglais : «Etes-vous prêts pour Jimmy Cliff de Kingston, Jamaïque ?» La réponse est une clameur unanime claquant dans cette nuit reggae : «Jimmy Cliiiiiiff !» Son apparition suscitera un déluge d'applaudissements et un tonnerre de sifflements. Une entrée sur scène tonitruante. Jimmy Cliff, tout de rouge vêtu (même les baskets), une casquette marron vissée avec un bandana, étrennera sa playlist avec You can Get It If You Really Want. Le public sidéré et agréablement supris par la forme olympique d'un jeune homme âgé de… 57 ans, aussi vert qu'alerte. Esquissant des pas de danses, sautillant, se démenant comme un diable «rouge», ayant des hochements de la tête, des emportements et autres tics et tocs de sa rythm'n'blues extatique, voire trans à la Otis Redding ou encore James Brown, mais tout déclinant les pas de deux du dancehall et ska de Trenchtown (quartier populeux et populaire de Kingston). L'assistance et surtout les babyboomers auront la chair de poule nostalgique avec Wild Wild World qui a été repris dans les années 1970 par Cat Stevens alias Youssouf Islam et Many Rivers To Cross écrite en 1969 et fera l'objet de plusieurs versions, dont celle de UB 40. La voix câline et les notes pianistiques de cette chanson les incitera à battre la mesure en levant et balançant les bras. Ooh Lala ! Let's go Dancing ! est une invitation à faire la fiesta ! Aussi, l'endroit devient une «reggaethèque» à ciel ouvert au grand bonheur de ces «Jamaïcains» d'adoption avec Reggae Night, conçue en 1984 avec le groupe Kool and The Gang et I Can See Cleary Now, à la guitare Les Paul (on découvre qu'il est gaucher). Lors de ce show-l'entertainer Jimmy Cliff- interprètera des titres issus de son nouvel album intitulé Black Magic comme Loves Come, I Want I Do I Get, People ou l'union sacrée des peuples, Terror September 11th dénonçant la terreur du terrorisme ainsi que Vietnam dans la même fibre et veine protestataire de l'esprit rastafari et valant tous les discours politiques du monde. Un message meilleur de Master Flash : «Ecoutez, j'ai un message pour le présidents des Etats-Unis, George Bush, et le Premier ministre britannique, Tony Blair, nous ne voulons pas cette guerre en Irak. Alors, nous ne voulons pas un autre Vietnam… » Et ce, en prônant la paix au Soudan,en Afghanistan et à Jérusalem. L'ange de Bob Marley passe. Oeuvrant pour les valeurs cardinales universelles, Jimmy Cliff célèbrera l'écologie et la main verte. En guise de rappel Jimmy Cliff présentera une session acoustique de percussions au djembé en reprenant Babylon System de Bob Marley. «Peuple d'Algérie, je vous aime ! Paix et amour !» saluera l'immense, l'humaniste et généreux Jimmy Cliff ! Ce fut un concert-événement très cool… and The Gang ! Et au nom de Jah !