La problématique de la drogue en Algérie, ses conséquences sur la santé des jeunes, sur l'économie et, d'une manière générale, ses effets destructeurs sur toute la société ont été parmi les thèmes développés, jeudi dernier, à Tiaret, par des experts et spécialistes de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, devant un auditoire composé dans sa majorité de jeunes lycéens. « Si, dans le monde, la consommation de la drogue qui touche 185 millions de personnes, dont 150 millions portés sur la consommation du cannabis, a augmenté ces quatre dernières années (2001/2004) de plus de 60%, l'interconnexion entre drogue et autres formes de criminalité n'est plus à démontrer », explique un spécialiste. Le trafic de drogue constitue, selon le même conférencier, le deuxième marché économique mondial avec 500 milliards de dollars, après le trafic des armes et bien avant le pétrole. 50 milliards de dollars sont consacrés à travers le monde à la lutte contre la toxicomanie et le trafic de drogue, continue-t-il. En Algérie, pays méditerranéen et africain, une zone de transit avec le sud et principalement avec le Maroc à l'ouest, le phénomène prend des proportions alarmantes bien que 10 à 15% des produits sont saisis, dira Kacemi Aïssa, directeur de la coopération internationale. « 30 millions d'Africains sont atteints du sida dont 3 millions à cause de la drogue. Bien que beaucoup de pays la cultivent, c'est particulièrement notre voisin, le Maroc, avec 150 000 ha de terres dont 15% en irrigué, qui constitue la grosse part du marché. » Les prémices d'une évolution dangereuse dans l'avenir sont perceptibles. Avant lui, d'autres professeurs, dont M. Khiati de la FOREM, Kamel Bouzidi et Bouhamed, se sont relayés à la tribune de la salle des conférences « Mustapha Mekki » pour parler des dangers qui guettent la jeunesse algérienne. L'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, à travers son plan directeur national 2005/2008 adopté en conseil du gouvernement le 29 juin 2003, tout en posant la problématique de la drogue en Algérie se fixe pour mission principale de « définir la stratégie de lutte, la confection d'un rapport, le suivi et la dynamisation du plan et la représentation du pays à l'étranger. » L'Algérie, en plus du rôle qu'elle a joué à la rencontre de l'Ile Maurice, a aussi procédé à la ratification de plusieurs conventions internationales. M. Kacemi qui rappelait les dangers du fléau a notamment rappelé que « la drogue constitue après le terrorisme une arme de destruction massive. »