Elle a même fait pire en élevant quelques hideuses bâtisses qu'on présente comme étant des lieux d'accueil. Mais, n'empêche, Skikda se suffit à elle-même et continue d'offrir ce qu'elle a de meilleur ; des sites naturels inégalables, une immense richesse archéologique, une biodiversité faunistique et floristique à faire rougir les plus huppées des zones protégées, et surtout l'hospitalité d'une population qui se veut méditerranéenne jusqu'au bout. Pour parler de Skikda l'estivale, il faudrait d'abord rectifier une erreur : la côte locale s'étend exactement sur 250,19 km et non sur 140 km comme le croient certains. Elle englobe une bande voûtée constituée de trois baies (Skikda, Ben Azzouz et Collo) et s'étend du somptueux Cap de Fer (El Marsa) à la plage sableuse de Marset Ezzitoune. Elle est constituée essentiellement (70%) de bandes rocheuses, de récifs, de falaises, de presqu'îles et de grottes. Une configuration qui a énormément favorisé la diversification des écosystèmes marins de toute la région. Pour l'exemple, il faut savoir qu'entre El Marsa et Ras Akkacha, à l'est de la wilaya, on ne dénombre pas moins de 800 espèces faunistiques et floristiques. Autant dire un musée marin vivant qui fera certainement la joie des plongeurs et des écologistes. On y trouve aussi une importante collection de monuments et de ruines, dont les plus importants sont représentés par «l'abri des vandales», les Ruines saintes, les grottes… La prédominance rocheuse n'altère cependant en rien la féerie de la côte skikdie, nantie tout de même de pas moins de 35 km de plages. Les plus grandes et les plus prisées se concentrent au chef-lieu de wilaya et à l'est. A El Marsa, la plage Sidi Akkacha, longue de plus de 5 km, est la plus grande, alors que celle de la Marsadelle est la plus exotique. On y trouve des particules très fines et brillantes qui se confondent, telles des pépites d'or, au sable fin et donnent au lieu un aspect insolite. Toujours à l'est, la baie de Ben Azzouz offre un choix multiple de sites. Une multitude de plages ornent les lieux, à l'exemple de celles de Kef Lalla Fatma et de Guerbès. Ces deux sites viennent en continuité du plus important massif dunaire du pays. Les dunes de Kef Lalla Fatma sont de loin les plus grandes et dépassent dans certains endroits les 25 m de hauteur. Quant à la plage Guerbès, elle constitue un tampon au mouvement dunaire de la plaine de Snhadja qui abrite tout un complexe de zones humides, classé dans la convention de Ramsar. En continuant vers l'est toujours, on trouve la plage oued Saboune qui ne se limite qu'à la rencontre toute naturelle avec Ras D'zira, une imposante falaise. A moins de 20 km de ces lieux, on arrive enfin aux plages les plus connues localement, Oued Righa, les Platanes, Ben M'hidi, une continuité de plus de 7 km de sable fin qui rattache deux communes : Skikda et Fil Fila. Ces lieux sont indéniablement les plus prisés. Leur immense étendue ne suffit pas à contenir le flux impressionnant de plagistes, puisqu'on y comptabilise à chaque saison des millions d'estivants venant surtout des autres wilayas limitrophes. Entrecoupée par l'ossature de la plate-forme pétrochimique de Skikda, et aussi par des obstacles naturels, on ne retrouve les traces de sable qu'une fois arrivé au cœur de la ville de Skikda. Là, un autre paysage s'offre à nous et il reste tout aussi extravagant. Le ton est vite donné, une fois qu'on aura à arpenter la corniche de Skikda. Sur plus de 3 km, plusieurs plages, détachées telles des perles, ornent la corniche et lui octroient un air de fraîcheur. Château Vert, Casino, Paradis, Marquet … toutes ces plages sont constamment bondées, aussi bien par les chérubins skikdis que par les vacanciers. Une fois arrivé à Stora, ce sont d'autres plages au paysage pittoresque qui accueillent tout visiteur à partir de la plage Molo jusqu'à celle de la Carrière. La quiétude et la sécurité, assurées en permanence par «les policiers de plage», fait de tout cet ensemble un véritable havre de paix, de jour comme de nuit. Les plages de la côte ouest de la wilaya commencent à partir de la Grande Plage et s'étendent jusqu'à oued Z'hor dans la commune de Khenak Mayoune. Plus de 100 km de côtes ornées par les plages de oued Bibi, Ouzed Tanger, Tamanart… A oued Bibi, on y trouve encore les traces de Aïn Chfaâ, source d'eau douce jaillissant d'une petite grotte, et qui aurait, selon le témoignage des riverains, des qualités curatives. Des ruines romaines et phéniciennes emplissent aussi les environs. Pour mieux apprécier ces panoramas, où se mêlent dégradés des falaises, les réverbérations dorées des plages et le bleu blanchâtre des écumes, une visite par voie maritime paraît plus appropriée.