Recasés dans des chalets au niveau du quartier Bouraâda dans la commune de Réghaïa, juste après le séisme de mai 2003, des citoyens n'ont pas été relogés définitivement tel que prévu préalablement. Les engagements pris par les pouvoirs publics à l'égard de ces citoyens n'ont pas été respectés. Preuve en est que les décisions d'attributions qui leur ont été remises initialement, stipulent clairement qu'il s'agit seulement d'un relogement provisoire dont la durée ne peut aucunement excéder les 18 mois. « Cela fait déjà six ans que nous occupons ces chalets, qui se sont à la longue totalement dégradés », précise un habitant du site. Ces chalets, qui ont une durée de vie limitée, présentent aujourd'hui un état de vétusté très avancé ; ils sont devenus carrément inhabitables. Après quelques années d'occupation, le site s'est radicalement métamorphosé, il est, pour ainsi dire, devenu aisément assimilable à un bidonville, tant ces mansardes sont dégradées. Pis encore, les habitants affirment que ces chalets contiennent des fibres d'amiante, molécule hautement cancérigène. « Nous avons, dès les premiers jours de notre installation dans ces chalets, constaté l'existence de fibres d'amiante au niveau des murs et des toitures », nous confie un certain nombre de ces citoyens, et d'ajouter : « Nos enfants souffrent de maladies respiratoires et de différentes allergies. » Déjà que tout le site est bâti dans une zone marécageuse et humide, vient s'ajouter à cela le problème de la contamination par l'amiante dont les effets latents provoqueraient un véritable désastre sur la santé de ces citoyens, si rien n'est entrepris entre-temps pour les reloger. « Nous avons survécu au séisme, nous n'allons pas survivre dans ces maudits chalets. Notre situation s'apparente ainsi à une mort certaine. » Les habitants du site Bouraâda ont vu s'effectuer, par le passé, deux opérations de relogement durant la période allant de 2003 à ce jour. La première a touché une vingtaine de familles, la deuxième en a touché curieusement qu'une seule. « Ces familles ont été relogées à Aïn El Kahla, dans la commune de Heuraoua, dans des appartements leur étant spécialement destinés », assure Mohamed, un père de famille qui attend son relogement depuis maintenant six ans. « Des pays arabes, tels que l'Arabie Saoudite, ont financé la construction de logements exclusivement réservés pour les sinistrés du séisme de 2003 à Chéraga, ils ont été complètement achevés. Mais ceux pour qui ces logements étaient destinés ne les ont paradoxalement jamais occupés. Ils sont à ce jour fermés », poursuit-il. Ces citoyens, qui semblent sur plus d'un plan totalement délaissés par les pouvoirs publics, font cependant appel aux plus hautes instances du pays pour les rétablir dans leurs droits, à savoir un relogement définitif dans les plus brefs délais. « Nous voulons que l'Etat respecte ses engagements envers nous », concluent-ils.