Les vents violents qui ont balayé trois jours durant la façade ouest du pays ont causé de très lourdes pertes aux agriculteurs. Soufflant parfois à plus de 100 km/heure, ces vents d'ouest n'ont laissé aucune chance aux cultures maraîchères de la région de Mostaganem. Notamment dans le couloir qui prend naissance à l'embouchure de la Mactaa et qui balaie la plaine des Bordjias, s'incrustant à travers les champs jusqu'aux environs de Sirat, Blad Touahria et Mansourah. Mostganem De notre bureau Pour les cultures de plein champ comme la pomme de terre, la salade, les petits pois et les fèves, les dégâts sur tiges et feuilles seront difficilement récupérables. Mais c'est au niveau des cultures protégées – sous serre ou en tunnels nantais – que les pertes risquent de ruiner les malheureux paysans. Car ce sont des centaines de serres qui ont été entièrement déracinées par la violence des vents. Au niveau de Béni Yahi, les serres appartenant à un investisseur privé, dans lesquelles poussaient des melons destinés au marché extérieur, les armatures métalliques ont été littéralement jetées sur la route nationale reliant la Mactaa à Bouguirat, jetant dans la désolation l'opérateur et ses nombreux employés. Quand bien même il serait tenté de renouveler les plantations, ses melons ne pourront pas concurrencer ceux d'Espagne ou du Maroc. Ni les tunnels à courgettes ni les serres à tomates, poivrons et aubergines n'ont été épargnés, poussant les fellahs à se ruer sur les vendeurs d'intrants agricoles à la recherche du film plastique indispensable à la confection des abri-serres. La campagne étant partiellement bouclée, la plupart sont revenus bredouilles. Ils ne peuvent que tenter de rafistoler avec les moyens du bord, les amas de film que les vents ont déchiquetés à plusieurs endroits. Alors que les récoltes commençaient à approvisionner les marchés, ce coup du sort risque de réduire considérablement les approvisionnements en produits maraîchers. Après les énormes dégâts causés par l'anthracnose sur les champs de petits pois, acculant de nombreux fellahs à une faillite certaine, c'est maintenant au tour des cultures sous serre à subir les affres de la nature, réduisant à néant les efforts de plusieurs mois. Ce sont également des pertes financières considérables que doivent affronter les fellahs de la région, dont la grande majorité n'est pas éligible au fameux crédit bancaire que personne ne songera à leur rembourser. Avec les vers blancs et le lessivage des sols, surtout les plus légers, qui réduiront considérablement les rendements en céréales, il est peu probable que les fellahs de la région se relèvent de sitôt.