Selon cette étude, l'armement en missiles risque de devenir le deuxième grand sujet, après la problématique du nucléaire et du chimique. Une série d'articles parus dans la grande presse américaine donne des suites à la rencontre de Condoleezza Rice avec le ministre russe des Affaires étrangère, en avril 2005, rencontre durant laquelle il était question de la communication de la part de Moscou de tout renseignement relatif à la vente de missiles à des pays comme la Syrie, l'Algérie et la Libye. La demande américaine faite dans le cadre de l'OTAN tend à traduire les nouvelles inquiétudes de l'alliance occidentale en termes de «sécurité méditerranéenne». De telles inquiétudes sont imputables sur le compte de la France. Paris, qui, faut-il le rappeler, prône «l'intégration militaire contrôlée de la rive sud» pour contenir ses anciennes «colonies» dans le processus OTAN, soupçonne l'Algérie de posséder des missiles de moyenne portée (1000-3000 km). Or si de telles assertions sont réservées, Paris a déjà fourni son plan de prévision en termes de développement de l'arsenal militaire algérien. Ainsi il est actuellement permis d'affirmer que des éléments d'informations fournis à l'OTAN par la France parlent de la capacité d'Alger de se doter d'ici 15 à 20 ans de missiles de portée intermédiaire (3000-5500 km), un domaine réservé actuellement à l'Inde, à Israël, à l'Iran, au Brésil, à la Corée du Nord et au Pakistan. Un journaliste de la Jane's Defense Weekly laissa entendre, dans un article paru en novembre 2004, les grandes craintes de Chirac au sujet de la création d'un nouvel Etat au sud du Maroc (la RASD) et la possibilité que procure cette création à l'Algérie en matière de consolidation de son espace militaire. Depuis 1975, la position de la France est restée inchangée traduisant en permanence un refus au droit des Sahraouis à l'indépendance.