Un débat intéressant a caractérisé la rencontre initiée par l'association « Enfance en détresse » sur le thème de l'échec scolaire. Bénéficiant de l'appui européen par le biais du programme ONG2 et du ministère de la Solidarité nationale, l'association a tenté d'imprimer sa démarche en direction d'une couche bien déterminée de la société. La rencontre, qui a réuni des enseignants des universitaires, des psychologues, des animateurs et de simples mères de familles, vise, grâce à ces personnes bénévoles, à apporter aide et assistance aux enfants issus des quartiers populaires. Faisant le point de cette formation thématique liée au social, M. Ahmed Djebara a évoqué la nécessité pour le mouvement associatif de jouer son rôle complémentaire aux programmes que l'Etat initie. Pour revenir à l'échec scolaire, docteur Benferhat, l'un des conférenciers, a insisté sur ce nouveau vocable qu'est le décrochage scolaire. La communication de ce spécialiste était axée sur une problématique psychopédagogique. Il a préconisé un travail d'atelier. Docteur A. Khatmi, enseignant universitaire a usé du dialecte pour démontrer par l'exemple les causes qui, selon lui, génèrent l'échec scolaire. Depuis le niveau de l'enseignant et les attitudes négatives inculquées aux élèves, l'analphabétisme de certains parents en passant par la surcharge des classes jusqu'au système éducatif lui-même, tout y concourt. Parlant du système éducatif actuel, l'orateur a rappelé des analyses comparatives faites par l'UNESCO et l'UNICEF dans les trois pays du Maghreb. Ces organismes onusiens, dira M. Khatmi, imputent l'échec scolaire à la pauvreté, aux conditions sociales, à l'environnement mais reconnaît, en l'existence de l'enseignement professionnel, une planche de salut pour les recalés de l'éducation. Le conférencier conclut par : « Celui qui a un métier garantira automatiquement son emploi ». L'Etat, rappelle le chargé de la communication de l'académie réalise des cantines, des demi pensionnats et des internats scolaires jusque dans les zones rurales reculées, offre des primes de scolarité et des livres, atténue la pression liée au transport scolaire. Il cite d'autres avantages comme le prolongement de l'âge limite qui passe à 17 ans, les chances données aux recalés du Bac de refaire l'année et la permission faite à certains enseignants de dispenser gratuitement des cours de rattrapage aux élèves concernés par les examens. Une batterie de mesures qui ont fait baisser le taux d'échec scolaire de 3,17% en 2007 à 2,7% en 2008.