L'incident s'est produit jeudi 15 septembre, au cours de la dernière partie du colloque portant sur «les relations Suisse-Algérie : hier et aujourd'hui», qui comprenait un volet cinématographique. Le directeur général «est entré dans la cabine de projection et a arrêté le DVD avant d'allumer les lumières dans la salle», rapporte-t-on. «Le film parle de gens normaux qui s'expriment sur l'Algérie à partir de leurs photos», indique Von Graffenried. Le documentaire revient sur les gens que le photographe suisse avait photographié «à leur insu» entre 1991 et 2000, dans des régions soumises à des attaques terroristes. L'arrêt de la projection est intervenu à la vingtième minute du documentaire d'une heure trente. Une vieille femme dont le fils a été tué avait déclaré dans le documentaire : «Je ne pardonne pas». Une phrase qui a mis hors de lui le directeur général des Archives nationales, «chargé de mission à la présidence», est-il mentionné dans sa carte de visite. En prenant la parole, le DG des Archives nationales semblait insinuer que la projection était finie. «Quinze jours avant le vote, ce n'est pas le moment pour montrer le film», aurait-il déclaré en substance. La projection a toutefois repris suite à l'intervention d'un ancien moudjahid et sous la pression des participants au colloque, historiens, universitaires, professionnels de l'art et journalistes venus de Suisse, en présence de l'ambassadeur de Suisse en Algérie, et de Belaïd Abdesselam, ancien chef du gouvernement. Le DG des Archives a réaffirmé, en fin de séance, son opposition à la projection de cette réalisation audiovisuelle, indique-t-on.