Comment vient-on dans l'univers de la mode après avoir embrassé le métier de photographe dans la presse privée. La réponse est aisée, quand on revoit le cheminement professionnel de Chafik Ladjimi. Après une formation de photographe de deux ans au centre culturel Abane Ramdane, il ressort en 1984 avec le diplôme en poche. Service militaire oblige, il rejoint les couleurs du drapeau national en s'occupant du laboratoire photo.Il approfondi davantage ses connaissances. Une fois versé dans la vie active, il rejoint plusieurs rédactions dont El Khabar, horoscope Médium, El Siyassa…Las du domaine de la presse, il décide de basculer dans le domaine artistique en créant en 1997 l'association Alger-Art. «A l'époque, se souvient Chafik, nous n'avions pas de local. Nous avons assurer uniquement la formation des mannequins en six mois, lesquels étaient encadrés par des professionnels.» A la fin de chaque stage, un défilé de mode est organisé, façon singulière d'évaluer le travail fourni. En 1987, le premier défilé est à l'honneur avec des tenues, axées sur les tenues traditionnelles et le prêt-à-porter. Suivront d'autres défilés de mode à Alger et à travers le territoire national réussis où le professionnalisme et le sérieux étaient de mise. «La photographie, explique Chafik, est un prolongement du domaine de la mode. Ce sont deux disciplines qui se complètent. Il faut avoir l'œil connaisseur». Ce spécialiste reconnaît que ces dernières années, les défilés de mode se comptent sur les doigts d'une main. Motif : les professionnels de la couture n'existent pas. «Les quelques couturiers qui existent sur la place d'Alger sont beaucoup plus intéressés par le côté lucratif de la chose. C'est bien dommage.» Si l'Algérie est un pays qui est en pleine expansion dans le domaine de la mode, Chafik tient à préciser que l'Etat ne prend pas en considération toutes les énergies créatrices. «Un statut précis doit être instaurer en direction de ces personnes qui ont les moyens de rehausser notre mode. Une école académique doit voir le jour au plus vite.» Etant sur le terrain depuis de nombreuses années, notre interlocuteur estime que «notre pays recèle de belles filles mais dommage que certaines d'entre elles ne sont pas aussi assidues que leurs aînées des années antérieures. Il est vrai que de par mon métier, j'ai toujours approché des beautés. Actuellement, je constate que travailler avec les filles de cette nouvelle génération n'est pas chose aisée. Certaines d'entre elles usent d'insolence. Par ailleurs, il est vrai que je suis sévère avec mes mannequins. Ma devise est la rigueur et le travail», assène-t-il. Autre révélation faite, si c'était à refaire, révèle Chafik, il n'aurait jamais basculé dans l'univers de la mode. Car comme il le dit si bien, les mentalités n'ont pas tellement évolué et les contrats sont durs à décrocher. En guise de conclusion, Chafik Ladjimi annonce la création prochaine d'une école privée de mannequinat. «Je compte bien rehausser le métier de mannequinat. J'espère que mon école sera une référence pour les générations intéressées.»