L'événement est donc de taille dans ce village de 17 000 âmes, si l'on en croit des estimations faites en 2004. Située à 23 km au nord-ouest de la ville de Constantine, la localité de Ibn Ziad est délimitée à l'est par Hamma Bouziane, au nord par Aïn Smara et au sud-ouest par les mechtas de Sidi Khelifa et Aïn Sim. D'après Mahfoud Seguia, le P/APC, la commune de Ibn Ziad gagnerait beaucoup à la concrétisation d'un projet de rénovation et d'élargissement du chemin de wilaya n°04. S'il venait à voir le jour, souligne notre interlocuteur, il permettrait d'épargner la forêt du Chettaba, dont la biodiversité peut être menacée par un trafic automobile important malgré le mauvais état et l'exiguïté de ce tronçon de route. Les études ont démontré, d'après cette même source d'information, qu'à travers la réalisation de cette nouvelle voie de communication, hypothéquée à ce jour par des reports incessants, la distance, séparant par route Ibn Ziad à Constantine, sera écourtée à 13 km via la localité de Gaïdi, soit un gain d'une dizaine de kilomètres, nonobstant l'évitement de la forêt de Chettaba qui demeure l'un des points gagnants qui seront engrangés par ce projet cher au P/APC parmi les autres objectifs, et qui tendent, ajoute-t-il, à désenclaver et à promouvoir sa commune, minée par des maux propres à ce type de localités. A l'exemple du réseau d'AEP, malgré un ancien forage situé à Salah Bey, d'un débit de 12 l/s et la réception d'un nouveau forage réalisé en artésien et pouvant assurer 30 l/s, il reste beaucoup à faire pour répondre aux besoins en eau potable. D'où l'impatience de la population de voir se concrétiser, au plus vite, le troisième forage dont les travaux seraient en cours au lieu-dit Djebel Cheikh Zouaoui, situé à 4 km du chef-lieu de la commune de Ibn Ziad. Pour sa part, le réseau d'assainissement, estimé à 34 km linéaires, ne couvre pas de nombreuses mechtas pénalisées par cet enclavement. Un constat des services de tutelle fait état d'un réseau vétuste dans son ensemble, réalisé au mépris des normes de rejet, faute d'une bonne étude technique et d'un suivi lors des différentes phases de réalisation. S'agissant des déchets solides générés à l'échelle de la commune, ils seraient de l'ordre de 10 tonnes en moyenne par jour, d'après une estimation faite au niveau du schéma directeur de gestion des déchets solides du groupement de Constantine. Pour faire face à leur enlèvement, la commune de Ibn Ziad dispose à l'heure actuelle de 2 camions qui transportent leurs cargaisons à une décharge située sur le site de Djar Hamzaoui et ce, à raison de 4 rotations/jour. A l'instar des communes environnantes, Ibn Ziad n'échappe pas aux problèmes induits par l'habitat précaire où 125 constructions ont été recensées. Cette question étant plus que jamais à l'ordre du jour, les cas les plus avérés pourraient bénéficier, dans les mois à venir, d'un logement décent. En matière d'électrification, la couverture est loin de répondre aux attentes, et ce, compte tenu de la configuration de certains sites difficiles d'accès. Pour l'heure, seuls 250 foyers sont alimentés, dans l'attente de la fin des travaux de raccordement qui profiteront à des dizaines d'autres foyers répartis au lieu-dit Ouldjet El Kadi, l'une des zones les plus enclavées de la commune de Ibn Ziad.