Il a soutenu que «les vrais objectifs de ce référendum résident dans la stratégie mise en place par le régime pour réformer la Constitution, qui interdit un troisième mandat à Bouteflika.» Hocine Aït Ahmed relève que «Bouteflika, malgré le fait qu'il se glorifie d'avoir mis fin à la violence, tient absolument à ne pas lever l'état d'urgence». Rappelant le temps où les «réconciliateurs» du contrat de Rome (1995) «étaient insultés et traités de traîtres à la nation», il a estimé que le projet de la charte «n'a rien à voir ni avec la réconciliation ni avec un retour à la paix. C'est la volonté de Bouteflika d'instrumentaliser ces deux aspirations profondes de la société algérienne pour se faire plébisciter et lui donner tous les pouvoirs exorbitants.» Considérant que l'Algérie «est un pays de non-droit», Hocine Aït Ahmed relève qu'«il y a une discrimination intolérable dans le regard et l'action de nos partenaires les plus proches, qui sont prompts à dénoncer les fraudes électorales et les dérives sanglantes de la part des pouvoirs africains ou asiatiques et observent une omerta totale sur ce qui se passe en Algérie». Il a objecté, par ailleurs, que «depuis l'Indépendance, ce ne sont jamais les urnes qui ont décidé du destin des Algériens, ni les résultats sortis des urnes qui expriment leurs aspirations», ajoutant qu'«il n'y a jamais eu de compétition électorale ni de vote libre et transparent. La seule transparence dont nous venons d'être gratifiés est une contrefaçon à ciel ouvert». Les questions des internautes évoquant Abdelhamid Mehri, ex-secrétaire général du FLN, et Mouloud Hamrouche, ex-chef du gouvernement, Hocine Aït Ahmed, après avoir exprimé son estime quant à leurs qualités, pense, néanmoins, que «le verrouillage de la sphère politique, des répressions et des intimidations ne permettent pas à ces hommes, pour l'instant, de prendre des initiatives en vue d'organiser le regroupement des militants et de cette jeunesse algérienne».