Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes (FFS), a été invité, le jour même du référendum, le 29 septembre 2005, au forum en ligne du quotidien français d'information Libération. Il a expliqué son point de vue opposé au référendum sur le projet de « charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Il a soutenu que « les vrais objectifs de ce référendum résident dans la stratégie mise en place par le régime pour réformer la Constitution, qui interdit un troisième mandat à Bouteflika. » Hocine Aït Ahmed relève que « Bouteflika, malgré le fait qu'il se glorifie d'avoir mis fin à la violence, tient absolument à ne pas lever l'état d'urgence ». Rappelant le temps où les « réconciliateurs » du contrat de Rome (1995) « étaient insultés et traités de traîtres à la nation », il a estimé que le projet de la charte « n'a rien à voir ni avec la réconciliation ni avec un retour à la paix. C'est la volonté de Bouteflika d'instrumentaliser ces deux aspirations profondes de la société algérienne pour se faire plébisciter et lui donner tous les pouvoirs exorbitants. » Considérant que l'Algérie « est un pays de non-droit », Hocine Aït Ahmed relève qu'« il y a une discrimination intolérable dans le regard et l'action de nos partenaires les plus proches, qui sont prompts à dénoncer les fraudes électorales et les dérives sanglantes de la part des pouvoirs africains ou asiatiques et observent une omerta totale sur ce qui se passe en Algérie ». Il a objecté, par ailleurs, que « depuis l'Indépendance, ce ne sont jamais les urnes qui ont décidé du destin des Algériens, ni les résultats sortis des urnes qui expriment leurs aspirations », ajoutant qu'« il n'y a jamais eu de compétition électorale ni de vote libre et transparent. La seule transparence dont nous venons d'être gratifiés est une contrefaçon à ciel ouvert ». Les questions des internautes évoquant Abdelhamid Mehri, ex-secrétaire général du FLN, et Mouloud Hamrouche, ex-chef du gouvernement, Hocine Aït Ahmed, après avoir exprimé son estime quant à leurs qualités, pense, néanmoins, que « le verrouillage de la sphère politique, des répressions et des intimidations ne permettent pas à ces hommes, pour l'instant, de prendre des initiatives en vue d'organiser le regroupement des militants et de cette jeunesse algérienne ».