«L'improvisation a prévalu, tant dans les actions de solidarité que dans l'animation culturelle, après plus de 20 jours d'attente», dénonce un journaliste local de Batna. En effet, un programme a bel et bien été avalisé par la wilaya. Malheureusement, dans la pratique, il en est autrement. A commencer par la solidarité, l'on se surprend de l'émergence soudaine de centaines d'associations, portées disparues depuis le référendum du 29 septembre et passibles de retrait d'agrément dans un Etat qui se respecte. Ces opportunistes se sont lancés, sous l'œil bienveillant de l'Etat, à travers ses représentants locaux, à la collecte de produits alimentaires pour le traditionnel couffin et les restaurants du cœur, au nombre d'une dizaine dans la 5e wilaya d'Algérie. Les faux nécessiteux ont bénéficié de ces couffins, quoique les services sociaux, aidés par l'APC, aient renforcé le dispositif d'enquête. La complicité dans les rouages y a faussé la distribution. Les témoignages de simples citoyens corroborent l'accusation. Un autre secours d'urgence, auquel la collectivité publique a participé financièrement, a subi également du bricolage, avec au bout, l'humiliation et la fausse illusion d'un repas chaud et consistant. Lors de la visite du restaurant de l'école Douar Eddis, quartier de Bouakal comptant plus de 30 000 habitants issus des couches sociales les plus défavorisées, nous avons assisté à la distribution, à partir de 14h, de repas à «emporter». Ce resto, totalement financé par une classe aisée et prospère, dessert «1200 repas/jour cuisinés avec 100 kg de viande», se vante un responsable qui précise que 2 plats, 1 dessert et du pain composent le menu. Indigné, un gaillard exilé de son douar, chassé par l'insécurité, s'exprime : «J'ai tout abandonné. Le sort m'a réduit à l'aumône et à l'humiliation. El hamdou li Allah aâla kouli hal.» Sans commentaire ! Cela pour la solidarité, dans un quartier populeux et populaire, où «l'on ne se sert pas le divertissement pour donner du baume au cœur», se plaint le jeune Djelloul «chômeur durable», vivant de sa voix de «rahab» (chanteur de folklore dans les Aurès) dans la célébration de noces avec sa troupe. Il s'en prend aux initiateurs de soirées folkloriques dans le quartier des Beldias. Allusion aux allées Benboulaïd en ville, à l'image du cours de la Révolution à Annaba ou la Brèche à Constantine. Par ailleurs, il faut informer que galas, conférences religieuses, programmés à la maison de la culture, ont été ratés. Seuls les animateurs ont constitué le public. «Cette mascarade est imputée aux élus qui devraient théoriquement secouer les responsables de l'exécutif (implicitement) au service du citoyen et de ses besoins», déclare un contribuable aux confrères de la presse, non informés du calendrier des manifestations pour une éventuelle médiatisation.