Pourtant, dans sa revue municipale et dans ses bulletins d'information, la commune tente de démontrer qu'elle fait des efforts de rigueur. «Si dans certains quartiers, les habitants jettent n'importe où leurs ordures ménagères, ce n'est pas la faute de nos services», tente d'expliquer un des élus oubliant l'inexistence des bennes dans la plupart des quartiers. Cet argumentaire complexe, où s'enchevêtrent sciemment les mauvaises raisons, les arguments crédibles et les explications discutables, a pour conséquence une atteinte à la propreté de la ville, à l'entretien de ses espaces verts, de son réseau routier et de voirie. Ces deux dernières années, Annaba a perdu sa réputation de «coquette» au profit d'une image de cité sale et polluée. Ce laissez aller est-il le résultat de l'enquête judiciaire en cours sur des anomalies dans la gestion de différents marchés, dont celui de l'éclairage Annaba-Seraïdi ? Est-ce la faiblesse du budget alloué par la wilaya ? L'absence totale de communication entre le chef de daïra et le P/APC ? L'autre grand problème réside dans l'absence de gestion rationnelle du patrimoine communal. Même si la commune a gagné une bataille dans son approche du dossier des kiosques, des crémeries du Cours de la révolution, les prix de la location des locaux commerciaux, des parkings, de la poissonnerie, des infrastructures sportives, des cimetières, des marchés des fruits et légumes sont très bas. Attrayante été comme hiver, la ville, qui n'a pas de zone industrielle ou d'activité commerciale, n'a toujours pas rentabilisé ses sites touristiques, laissé les mauvaises herbes envahir les ruines d'Hippone et la vieille muraille de La Casbah se dégrader, la ville donc rejette à l'extérieur les entreprises et commerces, source de revenus que ces dernières pourraient représenter pour le budget communal.