Ornières, nid-de-poule, dépotoirs anarchiques, des ordures ménagères, saletés des immeubles, trottoirs et bordures dégradés, forment l'image quotidienne de plusieurs quartiers des agglomérations implantées dans le territoire de la commune de Tiaret. Pourtant, lors des réunions et débats et même sur les ondes de la radio, la délégation communale, à sa tête un ex-cadre de la wilaya, installé en grande pompe par le wali en remplacement à l'exécutif communal dissout, suite aux différents scandales, tente de démontrer qu'il fait des efforts de rigueur. « Si dans certains quartiers, les habitants jettent n'importe où leurs ordures ménagères, ce n'est pas la faute de nos services », tente d'expliquer un des élus, oubliant l'inexistence des bennes dans la plupart des quartiers. Cet argumentaire alambiqué, où s'enchevêtrent sciemment les mauvaises raisons, les arguments crédibles et les explications discutables, a pour conséquences une atteinte à la propreté de la ville, à l'entretien de ses espaces verts, de son réseau routier et de voirie ; en somme l'esthétique publique est altérée. Ces deux dernières années, Tiaret a perdu sa réputation de capital des hauts-plateaux au profit d'une image de cité délaissée. Ce laissez aller est-il le résultat des déboires judiciaires sur des anomalies dans la gestion de différents marchés, ou la « peur » d'être cité dans une autre affaire de corruption ? Ou tout simplement la faiblesse du budget alloué par la wilaya ? L'opacité dans la gestion de la commune de Tiaret depuis des lustres, laisse le citoyen perplexe devant l'état de déchéance que connaît la ville, tant que des milliards de dinars ont été injectés pour un meilleur cadre de vie, la réalité du terrain est toute autre. L'autre grand problème réside dans l'absence de gestion rationnelle du patrimoine communal. Même si la commune a gagné une bataille dans son approche du dossier des kiosques, les prix de la location des locaux commerciaux, des parkings, de la poissonnerie, des infrastructures sportives, des cimetières, des marchés des fruits et légumes sont très bas. A ce jour, la ville de Tiaret connaît un développement du point de vue réseaux routier, mais du point de vue économique et de ces recettes, la ville est sous perfusion des deniers de l'Etat et des collectivités locales. Les recettes municipales ne font plus partie de la politique des responsables locaux tant que l'Etat « injecte » de l'argent frais, par de différents plans de relance économique, mais on trouvera toujours à Tiaret un « budgétivore » qui les détourne de leur vocation.